Le ministre tunisien de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Lamine Chakhari, alors qu’il assistait au Forum d’affaires tuniso-turc, organisé à Tunis lundi 23 janvier 2012, a annoncé la signature d’un mémorandum de coopération dans le domaine des zones de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie.
Dans le même ordre d’idées, Zafer Çaglayan, ministre turc de l’Economie, signera vec son homologue tunisien un document intitulé “Décision du Conseil d’Association Turquie-Tunisie n°1 de 2012 ainsi que les amendements se rapportant au protocole III concernant la définition du concept “L’origine des produits” et les méthodes de coopération administrative.
Il est également prévu de réviser l’accord sur les produits agricoles qui bénéficient de clauses préférentielles.
Le ministre tunisien de l’Industrie a réaffirmé que le nouveau gouvernement veut renforcer les infrastructures industrielles et sociales en Tunisie, particulièrement dans les zones défavorisées, mais également consolider le partenariat entre l’entrepreneuriat tunisien et turc.
A noter qu’à ce jour, seulement 10 entreprises turques opèrent en Tunisie, essentiellement dans le textile, l’agroalimentaire et d’autres activités industrielles qui ont créé 300 postes d’emplois.
Par ailleurs, il faut rappeler que la Turquie a réalisé, au cours des dernières années, plusieurs investissements en Tunisie dont le plus important a été l’aéroport Enfidha. Cependant, les investisseurs turcs, qui affirment avoir rencontré des difficultés dans l’exercice de leurs activités sur le site Tunisie, estiment aujourd’hui qu’il est temps d’éclairer la position de notre pays quant à la coopération économique avec eux. “Quand vous accueillez bien les oiseaux migrateurs et vous les entourez des soins qu’ils méritent, ils restent chez vous; quand vous les malmenez, ils partent ailleurs, alors s’il vous plaît, occupez-vous en bien pour qu’ils ne partent pas”, a appelé M. Çaglayan.
Les Turcs, qui ont été les premiers à exprimer leur solidarité à la “révolution” tunisienne, estiment qu’ils doivent bénéficier d’une position privilégiée en Tunisie et s’attendent à plus de visibilité du climat d’affaires entre les deux pays.
“Nous sommes bien placés dans les secteurs du bâtiment et travaux publics, dans le textile, le tourisme et celui des services, nous aimerions être vos partenaires non seulement en Tunisie mais pour conquérir ensemble l’Afrique. Unissons-nous et nous pourrons avancer ensemble”, a déclaré le ministre turc de l’Economie.
Il a, à l’occasion, déploré le fait que les échanges commerciaux entre les deux pays ne dépassent pas le milliard de dollars alors que le commerce extérieur de la Tunisie s’élève à 45 milliards et celui turc à… 345 milliards de dollars.
Quant à nous, nous déplorons le fait que le discours de notre ministre de l’Industrie ait autant baigné dans les généralités, n’abordant pas la faiblesse des échanges commerciaux entre les deux pays, notre balance commerciale déficitaire avec la Turquie, nos attentes de pareil partenariat, des chiffres qui peuvent nous édifier sur certains secteurs ou activités contrairement à M. Çaglayan, qui a été très clair et précis.