[23/01/2012 19:31:34] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir ajouté la banque iranienne Bank Tejarat, disposant d’une agence à Paris, à leur liste noire des sociétés sanctionnées pour leur soutien au programme nucléaire de la République islamique d’Iran.
Selon le département du Trésor, à l’origine de cette décision, la Bank Tejarat est la troisième banque d’Iran.
“La décision d’aujourd’hui visant Bank Tejarat frappe l’un des rares points d’accès restant de l’Iran au système financier international”, écrit le Trésor dans un communiqué.
Présente essentiellement en Iran, Bank Tejarat dispose d’une autre agence à l’étranger, à Douchanbé (Tadjikistan), ainsi que d’une filiale à Minsk, la Trade Capital Bank, elle aussi visée par la décision du Trésor.
En vertu de la décision du ministère, les actifs que la Bank Tejarat détiendrait aux Etats-Unis sont gelés, et les personnes physiques ou morales américaines qui viendraient à commercer avec elles s’exposent à des poursuites pénales.
Cela n’a pratiquement aucune incidence aux Etats-Unis dans la mesure où ce pays a coupé les liens avec le système bancaire iranien et interdit presque tout commerce avec l’Iran.
La décision du Trésor risque en revanche d’en avoir à l’étranger puisque, en vertu de la loi de sanctions contre l’Iran promulguée à l’été 2010, toute banque étrangère entretenant des relations commerciales ou financières avec l’une des vingt-trois banques iraniennes figurant à ce jour sur la liste noire du Trésor risque de se voir interdite d’activités aux Etats-Unis.
“Les sanctions annoncées aujourd’hui contre Bank Tejarat renforceront l’isolement financier de l’Iran, affaibliront encore davantage sa capacité à obtenir des monnaies fortes, et à financer son programme nucléaire”, affirme le Trésor dans son communiqué.
La nouvelle de la mise au ban de la Bank Tejarat a été révélée quelques heures après que l’Union européenne eut décidé d’imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l’Iran.
Persuadés que l’Iran cherche à se doter de l’arme atomique sous le couvert de son programme nucléaire, les Occidentaux accentuent les pressions sur Téhéran depuis plusieurs mois pour lui faire abandonner ses activités d’enrichissement d’uranium.
Téhéran affirme au contraire n’avoir d’autre but que celui de développer la production d’électricité d’origine nucléaire à des fins de consommation intérieure.