2-9 Structurer des filières capables de répondre aux défis industriels de demain et encourager les projets stratégiques transversaux
C’est le cœur du Programme. Celui ou sa valeur ajoutée par rapport à tous les programmes existants apparait réellement et celle sur laquelle il sera réellement jugé à sa fin. La réflexion doit émaner des instances de concertation par filières (cf. 3.2.3.). Cette partie du programme consistera à les concrétiser.
Il comprend 4 volets distincts:
• Les projets stratégiques
• Les projets inter pôles
• Les plans filières régionaux
• La coordination avec l’enseignement et la formation professionnelle
2-9-1 Les projets stratégiques
Lancement de projets stratégiques sur les nouvelles technologies en orientant la recherche publique et en impliquant les industriels dans la gouvernance de ces projets.
On citera, à simple titre d’exemple, le Programme NanoINNOV en France. Ce plan vise à doter l’industrie française des moyens pour réussir le virage des nanotechnologies. Il repose notamment sur la création de centres d’intégration des nanotechnologies à Grenoble, Saclay et Toulouse, où la recherche fondamentale travaillera avec les entreprises pour mettre au point des technologies, déposer des brevets, créer des produits.
Le comité de pilotage du plan “Nanotechs” Nano-INNOV est composé de trois collèges d’égale représentation (nanosciences, nanotechnologies et industriels). Il est chargé:
• de la rédaction des appels à projets de l’Agence nationale de la recherche financés par le plan de relance dans le domaine des nanotechnologies. L’Agence est pour sa part chargée de la mise en œuvre de ces appels à projets;
• de la répartition des financements d’équipements de recherche en nanosciences et nanotechnologies prévus dans le plan
• de la coordination des travaux de recherche technologique en nanotechnologies et de l’interface avec la communauté scientifique des nanosciences, notamment dans le cadre des centres d’intégration technologique, comme celui de Saclay. Il aura également un rôle actif de proposition, notamment de toute initiative nationale ou européenne permettant:
• d’assurer une coordination de l’effort national de recherche dans ce domaine (travaux des laboratoires, investissements, appels à projets…) dans la durée, prenant en compte les autres initiatives nationales, européennes et internationales aussi bien en nanotechnologies qu’en nanosciences;
• de renforcer le transfert de technologies entre la recherche publique et l’industrie française et assurer une politique cohérente de la propriété intellectuelle des entités publiques en la matière;
• d’améliorer la connaissance du grand public sur les nanotechnologies, leurs utilisations et leur gouvernance, en particulier dans le cadre des travaux de la commission nationale du débat public (CNDP) qui a été saisie le 24 février dernier par le Gouvernement;
• de développer les formations nécessaires à l’émergence d’une véritable filière industrielle française dans ce domaine ;
• et enfin, de créer une coordination européenne plus forte sur les nanotechnologies notamment dans le cadre d’un projet de communauté de la connaissance qui pourrait être présenté au comité directeur de l’Institut européen de technologies (IET).
Les moyens financiers réservés à cet effet sont, il est vrai, considérables avec plus de 120 millions d’euros: 46 M€ pour la construction d’un centre d’intégration; 19 M€ pour les équipements de recherche; 52 M€ pour des appels à projets technologiques.
Le programme interviendra de manière forte dans le cadre de ce volet pour la concrétisation des projets.
2-9-2 Les projets interpôles
Lancement de projets interpoles ou le soutien de plateformes d’échange entre pôles sur des enjeux nécessitant de rassembler des moyens importants ou des expertises variées (ex : les
TIC dans la mécanique).
Cette action devra être réexaminée en fonction de l’état d’avancement du programme de création des technopoles en Tunisie.
2-9-3 Mise en place de plans filières régionaux
Cela peut, a priori, sembler compliqué, abstrait et trop ambitieux à l’échelle de la Tunisie. C’est pourquoi il est nécessaire de présenter un exemple concret de ce qui peut être fait avec une approche structurée à une échelle locale. Le cas du réseau RAVY est assez explicite. C’est pourquoi il est présenté, ci-après, d’une manière détaillée.
La Chambre de commerce et d’industrie de Versailles a encouragé la création, en 2005, du réseau RAVY avec des objectifs simples:
• Traiter collectivement des problématiques communes
• Donner une image homogène de la filière automobile et la promouvoir
• Défendre les intérêts de la filière automobile auprès des acteurs locaux
• Les entreprises réunies au sein de ce réseau ont ainsi décidé de mailler leurs actions afin d’optimiser l’utilisation de leurs ressources humaines et de dynamiser la filière automobile.
• Les entreprises définissent de manière concertée les actions à mettre en œuvre pour répondre à leurs problématiques territoriales.
• Une animatrice réseau, entièrement dédiée, assure la coordination entre les différents membres, anime les rencontres et apporte un soutien logistique pour la mise en œuvre des actions. Elle gère également la promotion du réseau auprès de l’ensemble des établissements de la filière automobile du Val-d’Oise et des Yvelines, visite les entreprises et présente le réseau aux acteurs territoriaux. Elle développe des liens entre les différents acteurs institutionnels et partenaires sociaux du territoire et les entreprises de la filière. Elle travaille en collaboration avec une assistante administrative.
• Des assemblées plénières trimestrielles avec l’ensemble des membres permettent d’assurer la connaissance mutuelle des entreprises et de faire le point sur l’état d’avancement des actions. Des séances en commissions permettent aux entreprises de travailler ensemble sur des thèmes ou des problématiques particulières.
Des comités de pilotage permettent de faire un état d’avancement avec les partenaires du RAVY et éventuellement d’ajuster le plan d’actions. En 5 années d’activité, ils ont pu mener des:
• Actions de promotion de la filière: Création d’une revue de presse et constitution d’une photothèque sur le monde de l’automobile, édition d’une lettre d’information semestrielle (impression et diffusion 2.000 exemplaires), édition d’un Livre Blanc (présenté en conférence de presse) développant les enjeux de la filière automobile sur le territoire ouest francilien, rencontres avec des acteurs institutionnels territoriaux afin d’informer et de débattre ensemble sur l’évolution économique et technique de la filière automobile sur le territoire du Val d’Oise et des Yvelines, des actions de valorisation des métiers de la filière, animation d’une commission infrastructures routières, flux routiers et dessertes ferroviaires
• Actions dédiées aux ressources humaines: édition d’une cartographie des besoins et des ressources de la filière automobile du Val-d’Oise et des Yvelines qui a permis d’identifier les besoins de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans la filière, spécifiquement pour les PME, mise en place d’une action collective visant à accompagner des PME de la filière automobile dans la mise en œuvre de leur stratégie, mise en place d’une plate-forme de collaboration (extranet) hébergeant notamment une base de données emploi, un «Passeport RAVY» pour l’insertion et l’employabilité – plus de 1.000 bénéficiaires à ce jour (parcours de professionnalisation à destination des personnes travaillant sur les chaines de montage et les chaines logistiques des entreprises de la filière).
* Enquête IACE
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– Proposition d’actions pour l’émergence du secteur privé tunisien (4)