BlackBerry va davantage se tourner vers le consommateur

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Un BlackBerry (Photo : Scott Olson)

[24/01/2012 06:32:29] MONTREAL (AFP) Le nouveau patron du fabricant canadien du BlackBerry, Research in Motion (RIM), qui a connu une série de déboires, a assuré lundi qu’il se tournerait désormais davantage vers le consommateur et refusé toute idée de diviser le groupe en plusieurs sociétés.

Son optimisme n’a pas eu d’impact en Bourse, où le titre de RIM a connu une baisse notable.

Dans ses premières déclarations publiques depuis la démission dimanche des deux cofondateurs et coprésidents de RIM, Jim Balsillie et Mike Lazaridis, Thorsten Heins, 54 ans, a assuré aussi que la stratégie marketing du groupe serait renforcée.

L’idée de diviser RIM en plusieurs sociétés et d’en vendre certaines pour rétablir le cours de son titre et repartir sur de nouveaux rails circulait depuis plusieurs mois dans les milieux d’affaires.

Mais M. Heins l’a écartée sans hésiter. “Nous sommes forts car nous apportons une solution intégrée. Nous avons notre réseau. Nous avons nos services”, a-t-il affirmé. “Je ne vais en aucune manière diviser le groupe ou le séparer en plusieurs sociétés”.

Il souhaite nommer dès que possible un nouveau chef du marketing, surtout pour s’attaquer à la modification de l’image du téléphone BlackBerry aux Etats-Unis.

“Je ne pense pas qu’un énorme changement soit nécessaire”, a-t-il dit, interrogé sur les innovations qu’il comptait apporter dans la conduite de RIM.

“Nous devons être plus centrés sur le marketing” et “tournés vers le consommateur”, a-t-il cependant reconnu. “C’est essentiel aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté.

Le remaniement à la tête de RIM intervient après une série de malheurs pour le fabricant du BlackBerry, notamment une panne mondiale de son réseau de messagerie, un retard du lancement du BlackBerry 10 utilisant le nouveau système opérationnel QNX, et l’échec commercial de la tablette PlayBook, arrivée en retard sur ses concurrentes et dont les ventes ont été décevantes au point de déboucher sur des braderies massives.

Pressés par des actionnaires inquiets, MM. Balsillie et Lazaridis ont fini par annoncer leur démission, choisissant pour leur succéder au poste de directeur général un dauphin qu’ils avaient préparé pour cette tâche, au risque de faire apparaître le changement insuffisant.

Thorsten Heins, chez RIM depuis 2007, était jusqu’à présent un des deux directeurs d’exploitation de l’entreprise de Waterloo (Ontario, est du Canada).

A la présidence du conseil d’administration, la succession est assurée par Barbara Stymiest, l’une des dirigeantes de la Banque royale du Canada (RBC).

Le remaniement au sommet ne semble pas avoir convaincu les marchés: le titre de RIM a perdu 9,11% lundi à Toronto en clôture.

Sur le Nasdaq, la chute du titre de RIM était à peine moins rude, à -8,5%.

Les chiffres de la Bourse confirment le pronostic de Tal Liani, de Bank of America.

“M. Heins est une figure inconnue des investisseurs. (…) Ainsi, ce développement apparemment positif ne semble pas susceptible de restaurer la confiance des investisseurs dans le titre à court terme, jusqu’à ce qu’on ait plus de lumière sur l’orientation future de la société”, a écrit l’analyste.

Tout en accueillant positivement la démission de deux coprésidents, les analystes se montraient en général “sceptiques” quant à l’impact de ce remaniement au sommet.

Persifleur, le blog d’analystes technologiques BGR résume son commentaire par la phrase: “Des anciens remplacés par un nouvel ancien”, non sans faire un jeu de mots sur le nom de l’entreprise, rebaptisée “Recherche sans mouvement”.