Deux mille manifestants à Varsovie pour la liberté sur la toile

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à Varsovie contre un accord anti-contrefaçon (Photo : Janek Skarzynski)

[24/01/2012 18:45:14] VARSOVIE (AFP) Lancée sur des réseaux sociaux, une manifestation contre l’accord multilatéral anticontrefaçon ACTA a rassemblé environ 2.000 personnes mardi après-midi devant le bureau du Parlement européen à Varsovie, a constaté un journaliste de l’AFP.

“Pas de décision nous concernant sans notre accord”, affichaient les banderoles des manifestants, venus protester sous la neige contre le projet du gouvernement polonais de signer jeudi à Tokyo le traité anticontrefaçon ACTA (Anti-contrefeiting trade agreement).

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé mardi avoir autorisé l’ambassadeur au Japon de signer ce texte.

“La signature et la ratification de l’accord ACTA par la Pologne va aboutir à la mise sous surveillance de la toile, et nous sommes là pour que le gouvernement en prenne conscience”, a indiqué à l’AFP Kamil, lycéen de 16 ans se réclamant du groupe de hacktivistes Anonymous.

“Nous savons que le Gouvernement va signer le traité. Notre travail à partir de maintenant, c’est de faire du porte-à-porte chez les députés polonais pour qu’ils refusent de le ratifier”, a expliqué, mégaphone à la main, Katarzyna Matuszewska, 37 ans, germaniste et militante dans une ONG s’occupant des droits de l’Homme sur internet.

“Je ne manifeste pas uniquement pour la liberté sur internet. Je veux montrer que jeunes et moins jeunes peuvent se mobiliser ensemble pour faire quelque chose de révolutionnaire”, a dit Ania, une lycéenne de 17 ans, convaincue que “les Polonais sont les premiers à se soulever parce qu’ils savent mieux que les autres le prix de la liberté”.

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é sur sa bouche les lettres correspondant à un nouvel accord anti-contrefaçon contre lequel il proteste le 24 janvier 2012 à Varsovie (Photo : Janek Skarzynski)

Une centaine de sites internet polonais ont affiché temporairement mardi des pages noires en signe de contestation contre le traité ACTA, selon les médias.

La récente vague de protestations suit un week-end marqué par les attaques des groupes de pirates Anonymous et “Polish Underground” contre des sites gouvernementaux dont celui de la présidence polonaise, du Premier ministre, du Parlement et des ministères des Affaires étrangères et de la Culture.

Le site du Premier ministre (www.kprm.gov.pl) était toujours inaccessible mardi, ne présentant que des liens vers les pages officielles du Premier ministre sur les réseaux sociaux blip, facebook et twitter.

L’accord multilatéral ACTA doit aboutir à la création de standards internationaux de protection de la propriété intellectuelle.

Dans le cadre d’une vaste campagne du gouvernement américain contre le piratage sur internet nommée “Operation in Our sites” (Opération sur nos sites) lancée il y a 18 mois, les autorités américaines ont saisi plus de 350 noms de domaine, dont la plate-forme de téléchargement Megaupload.com.

Les parlementaires américains ont reporté l’adoption d’une sévère loi anti-piratage suite à une vague de protestations dénonçant des menaces contre la liberté sur internet, menée par Google et Wikipedia.