ès, le 24 janvier 2012 à Washington (Photo : Mladen Antonov) |
[25/01/2012 07:34:03] WASHINGTON (AFP) Le président américain Barack Obama a lancé mardi l’idée de soutenir l’emploi aux Etats-Unis en encourageant la réindustrialisation du pays, deux ans après avoir promis un doublement des exportations américaines.
M. Obama a proposé plusieurs pistes pour atteindre ce but, alternant entre mesures incitatives et coercitives lors de sa déclaration de politique générale annuelle.
Le président veut faire disparaître les avantages fiscaux qui permettent aux entreprises de délocaliser leur production à l’étranger et proposer au contraire un crédit d’impôt pour celles qui rapatrient leur production, ou qui créent des emplois manufacturiers dans le pays, en particulier dans le domaine des techniques de pointe.
M. Obama veut également permettre au fisc de toucher des recettes sur les profits que les entreprises réalisent en dehors des Etats-Unis, ce qui n’est actuellement pas le cas.
Le code des impôts américain est truffé de niches et d’exemptions qui permettent aux entreprises de se soustraire à l’impôt. A tel point que l’une des plus grandes entreprises du pays, General Electric, fortement présente à l’étranger, a pu ne payer aucun impôt aux Etats-Unis en 2009 et 2010 alors qu’elle engrangeait des bénéfices confortables.
Alors que la reprise de l’économie américaine entamée à l’été 2009 reste lente, le gouvernement cherche par tous les moyens à hâter la reprise des embauches mais ne parvient pas à rallier à ses projets l’opposition républicaine, majoritaire à la Chambre basse depuis janvier 2011.
La route est encore très longue avant de que M. Obama puisse déclarer gagnée la bataille pour l’emploi qui avait été le thème de sa déclaration de politique générale de 2009.
Cette année là, M. Obama avait fixé l’objectif d’un doublement des exportations du pays sous cinq ans, susceptible de permettre la création de deux millions d’emplois. Les derniers chiffres du département du Commerce montrent que les exportations américaines ont augmenté de 34,5% depuis lors.
Pour atteindre le but fixé, M. Obama a promis une nouvelle fois d’intensifier la pression sur la Chine, volontiers accusée aux Etats-Unis d’être la source de tous les maux du pays.
Le président a ainsi annoncé la constitution d’une unité spéciale mettant en commun les ressources de l’Etat fédéral pour traquer les pratiques commerciales déloyales dans le monde entier, en particulier en Chine.
Comme d’autres pays occidentaux, les Etats-Unis subissent depuis plusieurs décennies une désindustrialisation forte au point que le secteur des services est aujourd’hui ultradominant dans l’économie.
L’ancienne superpuissance industrielle se voit aujourd’hui disputer la place de première puissance manufacturière par la Chine.
Mais M. Obama estime que l’époque est propice pour les industriels américains. Porté par la demande asiatique, le secteur manufacturier est actuellement le moteur de la reprise.
“Aujourd’hui, il devient plus onéreux de faire des affaires dans des endroits comme la Chine”, a-t-il affirmé, “nous avons une occasion extraordinaire, à l’heure actuelle de ramener les emplois manufacturiers” au pays.
Reste que produire ne suffit pas: il faut aussi vendre. A l’heure où l’économie mondiale ralentit, une étude publiée mardi par la banque centrale (Fed) prévient qu’à l’heure actuelle, il ne faut pas compter sur les consommateurs américains pour assurer le relais.