Achetée à deux dollars en Chine, une paire de chaussures est vendue entre 25 et 55 dinars sur le marché tunisien. Selon une enquête réalisée par les services du ministère de l’Industrie et du Commerce, les importateurs tunisiens ont passé des commandes pour 32 millions de dinars, ce qui représente 16 millions de paires qui seront écoulées sur le marché national.
Mardi 24 janvier 2012, une réunion s’est tenue au sein du ministère de l’Industrie et du Commerce regroupant, outre le ministre et son staff, les représentants des artisans de chaussures de Sfax; rencontre au cours de laquelle il a été décidé geler les importations de ce produit pour deux semaines ainsi que la création d’une commission qui regroupe les services des douanes, de la CNSS, de la direction de la fiscalité pour évaluer les dus des importateurs aux différents services de l’Etat.
Sur le plan technique, les fabricants tunisiens pourraient prêter main forte aux services du ministère pour réaliser une enquête sur terrain afin d’évaluer la part des chaussures importées sur le marché. Le Centre national du cuire et chaussures ne dispose pas de personnel ni de matériel pour réaliser une telle action.
Par ailleurs, une source digne de foi nous informe qu’une autre réunion a eu lieu dans l’après midi de mardi 24 janvier, en présence de hautes personnalités de l’Etat. Là également, il a été décidé de prolonger la durée de l’arrêt des importations de deux semaines à 6 mois. Une décision saluée comme il se doit par les fabricants de chaussures dans la région de Sfax.
Rappelons que la semaine dernière, plusieurs actions, dont un sit-in devant le siège du gouvernorat de Sfax, ont été organisées pour demander au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour préserver leurs emplois mais aussi la production nationale des chaussures, tous menacés par les importations en provenance notamment de la Chine.
Il avait alors fallu l’intervention de Jalel Bouzid, membre de la Constituante, auprès des sit-inneurs pour lever leur mouvement en leur proposant d’exposer leur dossier devant les services compétents. C’est chose faite depuis hier mardi 24 janvier.
Une question demeure cependant: à quand l’application de ces décisions?