Le conseil d’administration d’EADS réuni pour préparer la relève

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à Hambourg (Photo : Johannes Eisele)

[26/01/2012 14:42:58] PARIS (AFP) Le conseil d’administration du géant européen de l’aéronautique et de la défense EADS était réuni jeudi pour préparer sa relève, avec la confirmation attendue de l’Allemand Tom Enders comme directeur exécutif.

L’ancien patron de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet devrait être nommé administrateur, au siège que libèrera Arnaud Lagardère quand il assumera la présidence, d’après le quotidien Les Echos.

M. Trichet, interrogé par l’AFP au Forum de Davos, s’est refusé à tout commentaire sur cette information.

La succession à la tête d’EADS, numéro un mondial de l’aviation civile avec Airbus et numéro deux de l’armement derrière le Britannique BAE Systems, est régie par un accord conclu en 2007 entre la France et l’Allemagne pour mettre un terme à une grave crise de gouvernance.

Le pacte prévoit qu’Arnaud Lagardère, actionnaire industriel français, assume au 1er juin la présidence du conseil d’administration, succédant à l’Allemand Boddo Uebber, représentant de l’actionnaire allemand Daimler.

L’accord stipule également l’alternance entre Français et Allemands pour trois autres postes, mais les titulaires restent à désigner. Ainsi, le directeur exécutif du groupe, Louis Gallois, doit céder la place à un Allemand.

Selon toute attente, Tom Enders doit lui succéder et céder sa place de patron d’Airbus à un Français. Celui-ci serait Fabrice Brégier, actuel numéro deux d’Airbus qui, à son tour, serait remplacé par l’Allemand Gunther Butschek, venu de Daimler l’année dernière.

Subtil équilibre

Formellement, le conseil d’administration de 11 membres réuni aux Pays-Bas, siège de l’entreprise, ne doit désigner que les prochains administrateurs, dont le directeur exécutif, pour soumettre leur nomination à l’assemblée générale des actionnaires fin mai. S’il tombe d’accord, la décision devrait être annoncée en début de soirée.

La distribution des postes au sein du comité exécutif –la véritable direction du groupe– dépend, elle, du nouveau patron qui sera nommé et ne doit pas nécessairement être annoncée simultanément.

Elle a donné lieu à de longues discussions, l’Etat français, qui détient 15% d’EADS, ayant apparemment tenté d’obtenir plus d’influence pour les Français.

M. Enders, qui avait présenté à l’Elysée une liste de cinq directeurs français contre quatre allemands, avait décliné la demande de Paris. Il avait fait ensuite savoir via la presse allemande qu’il n’entendait pas céder aux pressions d’un Etat.

Né en 2000 du rapprochement des industries aéronautique et de défense françaises, allemandes et espagnoles, EADS a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 45,8 milliards d’euros et emploie plus de 120.000 personnes dans le monde. Le titre avait progressé de 38% sur un an à la Bourse de Paris, jeudi il était en baisse 0,7% en début d’après-midi.

Le prochain conseil d’administration du groupe est prévu début mars.