Dette grecque : la question que la BCE subisse des pertes “se pose”

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à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[26/01/2012 16:33:34] PARIS (AFP) La question d’une contribution de la Banque centrale européenne aux efforts de restructuration de la dette grecque, comme cela est déjà exigé des créanciers privés, “se pose”, a déclaré le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker dans un entretien jeudi au Figaro.

“La question se pose, mais ce ne serait pas sage que le président de l’Eurogroupe invite la BCE à orienter sa politique dans un sens ou dans un autre”, a déclaré M. Juncker, alors que le Fonds monétaire international pousse les créanciers publics à accepter de participer, si nécessaire, à la réduction de la dette grecque.

La BCE détient environ 45 milliards d’euros de dette grecque, et refuse jusqu’à présent de participer à l’opération d’effacement en cours de négociation entre le gouvernement grec et les créanciers privés, représentés par l’organisation des banques internationales IIF.

“La BCE ne participera pas volontairement au PSI (restructuration de la dette privée grecque, ndlr). Ce serait financer les Etats, ce qui est interdit par ses statuts”, a déclaré mercredi un banquier central. L’institut de Francfort craint de créer un précédent en incitant les autres pays européens confrontés à la crise de la dette à renégocier leur dette auprès de lui.

Seulement, les négociations entre l’IIF et le gouvernement grec, qui doivent reprendre jeudi dans la soirée à Athènes, sont au point mort. Les banques ne veulent pas aller au delà d’une décote de 50%, qui permet déjà d’effacer environ 100 milliards de dette.

Une telle opération ne permettrait toutefois pas de ramener la dette du pays à un niveau jugé supportable par le FMI, soit 120% du PIB, condition sine qua non pour qu’il débloque les fonds nécessaires pour aider la Grèce.

Selon des sources proches du dossier, la proposition des créanciers privés n’aurait pour effet que de réduire la dette à un niveau de 130% du PIB.

“Afin d’assurer la viabilité de la dette de la Grèce, il est essentiel qu’un nouveau programme soit soutenu par une combinaison de participation du secteur privé et un soutien du secteur public qui abaissera la dette à 120% du PIB d’ici à 2020”, a indiqué mercredi soir le Fonds.

“Il n’y a pas de défaut sans contagion. Il est de l’intérêt de tous d’éviter un défaut de la Grèce”, a déclaré M. Juncker, cité sur le site du quotidien.