AT&T : le bénéfice annuel s’effondre après l’échec T-Mobile

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T (Photo : Etienne Franchi)

[26/01/2012 17:00:41] NEW YORK (AFP) L’opérateur téléphonique américain AT&T a annoncé jeudi avoir accusé une chute de 80% de son bénéfice net annuel en 2011, à 3,944 milliards de dollars, avec une lourde perte de 6,68 milliards de dollars au 4e trimestre imputée notamment à l’échec du rachat de T-Mobile.

Hors éléments exceptionnels cependant, le résultat du dernier trimestre revient à 42 cents, juste un cent en-deçà des attentes des analystes. Le bénéfice courant annuel revient à 2,20 dollars, en retrait de 2 cents sur les attentes.

Le chiffre d’affaires a quant à lui progressé plus qu’attendu, à 126,72 milliards de dollars (+2% au lieu de +1,5% attendu) pour l’année, et à 32,5 milliards pour le trimestre (+3,6% au lieu de +1,9%).

L’échec du rachat de T-Mobile, bloqué par l’administration américaine pour des questions de concurrence, a coûté 4 milliards de dollars en dédommagement à Deutsche Telekom, propriétaire du quatrième opérateur américain.

A cela s’est ajoutée une perte actuarielle sur un fonds de pension maison, et la dépréciation des actifs liés aux annuaires pour déboucher sur la très forte perte trimestrielle, sans compter un rachat de fréquences pour 1,9 milliard.

L’action baissait de 1,97% à 29,61 dollars vers 16h30 GMT à la Bourse à New York, en dépit de l’annonce d’une prochaine reprise des rachats d’actions.

La direction a vanté “le meilleur trimestre qu’on ait jamais vu pour les mises en service de téléphones multifonction, en hausse de presque 60% sur un an” avec 9,4 millions d’appareils vendus.

Les opérateurs tablent sur ces appareils pour fidéliser une clientèle de mobinautes toujours mieux équipée et payant cher ses forfaits, mais le marché, de son côté, fait la moue en raison des ristournes que les opérateurs doivent consentir sur la vente de “smartphones”.

AT&T est le plus grand distributeur aux Etats-Unis de l’iPhone d’Apple, qui a eu des ventes records dans le monde entier, y compris les 7,6 millions d’appareils vendus par l’opérateur. Les ventes d’appareils sous Android (système conçu par Google) ont également battu un record.

Au total, 57% de la clientèle d’abonnés au portable d’AT&T possèdent des téléphones multifonction, une proportion plus importante que chez le concurrent Verizon Wireless (44%). En revanche AT&T a gagné moins de nouveaux abonnés que son concurrent (717.000 contre 1,2 million).

Par ailleurs AT&T accuse un retard par rapport à Verizon Wireless sur le déploiement des réseaux à très haut débit à la norme 4G LTE, accessible à 74 millions de consommateurs contre 200 millions. “Nous accélèrerons beaucoup ce déploiement en 2012”, a promis le PDG Randall Stephenson, pour arriver à 80% de couverture en 2013.

“Mais le LTE n’est pas la panacée pour les capacités du réseau”, a-t-il martelé, appelant l’administration Obama à mettre aux enchères de nouvelles fréquence pour résoudre les problèmes d’engorgement.

Le chiffre d’affaires de la téléphonie cellulaire a bondi de 10% au dernier trimestre à 16,69 milliards de dollars.

Pour ce qui est des activités filaires, AT&T a salué la deuxième progression consécutive du chiffre d’affaires d’un trimestre sur l’autre. Sur un an cependant, le chiffre d’affaires trimestriel des activités de téléphonie classique et des liaisons internet a reflué de 1,4% à 14,92 milliards de dollars.

Pour 2012, AT&T s’est engagé à livrer “une solide croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices avec des marges améliorées”: l’opérateur attend une croissance de la rentabilité autour de 5% ou plus, ce qui semble en retrait par rapport à ce qu’attendaient jusqu’à présent les analystes (2,43 dollars de bénéfice courant annuel en 2012, soit +10,45% par rapport aux 2,20 dollars de 2011).

“Nous ne prenons pas en compte de coup de pouce liée à la situation économique, donc si on en a unv cela permettrait de meilleurs résultats”, a rélevé le directeur financier John Stephens lors d’une téléconférence avec des analystes.