Petroplus : le Suisse Klesch intéressé par Petit-Couronne, Besson sur place lundi

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Vue de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Photo : Kenzo Tribouillard)

[27/01/2012 08:28:21] ROUEN (AFP) Le groupe suisse Klesch, spécialisé dans le rachat d’entreprises, a manifesté des signes d’intérêt pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, a-t-on appris vendredi auprès de l’intersyndicale, tandis que le ministre de l’Industrie Eric Besson a de son côté annoncé se rendre sur place lundi.

Une équipe de techniciens, émanant d’un cabinet mandaté par Klesch, a expertisé le site durant trois jours début janvier, a indiqué Yvon Scornet, porte parole de l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC confirmant ainsi une information de la radio Europe 1.

Selon ce syndicaliste, Klesch a repris récemment une usine d’aluminum aux Pays-Bas et une raffinerie en Allemagne et a son siège à Zoug (Suisse) comme Petroplus. “Cette société achète des entreprises, en tire ce qu’elle peut, si possible après avoir reçu des aides de l’Etat”, assure-t-il.

L’intersyndicale dit ne pas rejeter cette hypothèse tout en continuant à travailler sur d’autres pistes. Dans l’immédiat, Yvon Scornet espère un redémarrage “rapide” de l’activité pour le compte d’un tiers, un autre raffineur par exemple. “Ce serait du travail à façon, quelque chose de provisoire, le temps de trouver une vraie solution”, a-t-il précisé.

La raffinerie de Petit-Couronne a été placée mercredi en redressement judicaire après l’annonce par le groupe suisse de sa prochaine mise en faillite. Un administrateur et un mandataire judiciaires ont été désignés pour rechercher toutes les solutions permettant une relance de l’activité avec un éventuel repreneur.

Cette raffinerie qui emploie 550 salariés est à l’arrêt depuis début janvier peu après le gel par les banques des lignes de crédit de Petroplus. Le groupe compte quatre autres raffineries, elles aussi concernées par la menace de faillite, à Anvers (Belgique), Cressier (Suisse), Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne).

e ministre de l’Industrie Eric Besson a annoncé vendredi qu’il se rendrait lundi matin à la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime), placée en redressement judiciaire après le dépôt de bilan de sa maison-mère Petroplus, et assuré que les salaires de janvier seront versés.

“J’irai (…) lundi matin à Petit-Couronne. J’irai voir les salariés, que je rencontre régulièrement, pour faire le point avec eux, les rassurer sur la détermination du gouvernement à trouver une solution et des repreneurs”, a indiqué M. Besson sur la radio France Inter.

“Et leur dire, ça n’est pas rien pour eux, que leur salaire de janvier sera versé”, a-t-il poursuivi, en assurant que la “principale préoccupation (du gouvernement), c’est le maintien de l’activité, le maintien des emplois”.

Dernier rebondissement dans ce dossier: le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) a ouvert cette semaine une enquête préliminaire pour faillite frauduleuse, soupçonnant que le compte bancaire de Petroplus-France a été siphonné d’une centaine de millions d’euros.

“Le Parquet a ouvert une enquête préliminaire et je m’en réjouis parce que, oui, nous avons des suspicions sur les conditions de cette faillite et sur les flux financiers qui l’ont précédée la veille et l’avant-veille”, a indiqué M. Besson.

“Il faut que la justice fasse la lumière sur ce qu’il s’est exactement passé”, a-t-il souligné.