La croissance américaine s’est accélérée fin 2011 mais cela ne devrait pas durer

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à Washington (Photo : Saul Loeb)

[27/01/2012 14:23:39] WASHINGTON (AFP) La croissance économique des Etats-Unis s’est nettement accélérée au quatrième trimestre, selon la première estimation officielle du PIB américain d’automne publiée vendredi à Washington et dont les composantes semblent indiquer que cette amélioration a déjà fait long feu.

Par rapport au trimestre précédent, le produit intérieur brut du pays a progressé de 2,8% en rythme annualisé d’octobre à décembre, a indiqué le département du Commerce.

Cela marque une nette amélioration par rapport au troisième trimestre, où la croissance avait atteint 1,8%, selon les données officielles, mais le chiffre du ministère est inférieur à l’estimation médiane des analystes, qui donnait le PIB en hausse de 3,2% au quatrième trimestre.

L’accélération de la croissance du PIB sur les six derniers mois de l’année n’a pas totalement compensé les effets du coup de mou du premier semestre: sur l’ensemble de l’année 2011, le taux de croissance officiel du pays n’atteint que 1,7%, alors qu’il avait été de 3,0% en 2010.

L’amélioration de la croissance à l’automne “est le reflet essentiellement d’un redressement des variations de stocks ainsi que d’une accélération des dépenses de consommation et de l’investissement dans le logement qui ont été en partie compensés par un ralentissement de l’investissement des entreprises […] une accélération des importations” et une baisse de la dépense publique, écrit le ministère dans un communiqué.

Les chiffres du ministère montrent que les restockages des entreprises ont assuré plus des deux tiers de la croissance d’octobre à décembre.

Bon nombre d’analystes estiment que la hausse des stocks devrait ralentir au premier trimestre, compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale et du fait que sa force a résulté pour beaucoup d’un besoin de remplissage des magasins des entreprises dont le niveau avait fortement baissé pendant l’été.

Selon les chiffres du gouvernement, la hausse de la consommation (2,0% contre 1,7% au troisième trimestre) a apporté 1,45 point de croissance au pays.

Là aussi les analystes estiment que sa progression ne pourra pas se maintenir à ce rythme dans les mois à venir du fait du maintien d’un chômage élevé (8,5%) et du fait que le taux d’épargne des ménages est tombé ces derniers mois à son niveau le plus faible depuis le début de la récession.

De plus, le commerce extérieur, qui a fait perdre 0,1 point de croissance au pays à l’automne, selon les chiffres du gouvernement, pourrait peser davantage sur la croissance au vu de la tendance des importations à ralentir tandis que les exportations stagnent ou donnent des signes de ralentissement.

Les tableaux du ministère montrent d’autre part que l’investissement des entreprises, qui est l’un des piliers de la croissance depuis plusieurs trimestres, commence à ralentir. Sa hausse n’a atteint que 3,3% au quatrième trimestre, contre 13,0% pendant les trois mois d’été.

L’investissement des ménages dans le logement a pris en partie le relais en augmentant de 10,9%, mais n’a apporté que 0,2 point de croissance au pays, alors que la baisse de la dépense publique en faisait perdre 0,9.

Plus de deux ans et demi après le début de la reprise, la croissance économique américaine reste faible au regard des ravages causés par la récession, et fragile. La banque centrale (Fed) a promis mercredi de lui fournir un soutien exceptionnel pour longtemps encore.