Le Maroc s’apprête à abriter, d’ici à 2015, pas moins de six événements sportifs internationaux de grande envergure. Des événements qui devraient profiter à son image et aguerrir davantage le pays en matière d’organisation d’événements sportifs. La Coupe d’Afrique des nations (CAN) de handball (10-20 janvier 2012) n’est qu’un début. Analyse.
Avec l’organisation de la 20ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de handball (10-20 janvier 2011), le Maroc a entamé une série d’événements sportifs internationaux de premier plan qui devront profiter à son image et aguerrir davantage le pays en matière d’organisation d’événements sportifs.
En effet, le royaume chérifien abritera au cours des prochaines années pas mois de six événements dont voici le détail:
– Année 2013 : le Mondial des clubs de football
– Année 2013 : La Coupe d’Afrique des nations de football des moins de 17 ans
– Année 2013 : les Mondiaux Juniors de natation
– Année 2014 : le Mondial des clubs de football (une seconde fois) et Coupe Continentale d’Athlétisme
-Année 2015 : La Coupe d’Afrique des nations des séniors (CAN 2015).
Cette situation, le Maroc la doit à sa stabilité dans une région (le monde arabe) où le printemps arabe a créé un certain chaos. La rapide prise en compte par le monarque, Mohamed VI, des revendications populaires en vue d’une plus grande démocratisation du pays (le mouvement du 20 février 2011), inscrite dans les réformes annoncées dans son discours du 9 mars de la même année, a permis d’éviter au pays des troubles.
Une stratégie d’ensemble
Déjà, le Maroc a obtenu, sur ce terrain, des résultats. Profitant du retrait de la Fédération égyptienne de football, il a abrité la 1ère édition du Championnat d’Afrique des nations de moins de 23 ans (26 novembre-10 décembre 2011).
La confiance mise dans le Maroc en lui octroyant l’organisation de ces événements, le royaume alaouite la doit aussi à la mise en place d’une stratégie d’ensemble en vue de la promotion du sport.
A ce titre, les premières Assises du sport, organisées les 25 et 26 octobre 2008, à Skhirat (ville balnéaire donnant sur l’Atlantique située entre Rabat et Casablanca) ont été considérées comme un moment fort de cette stratégie. Durant deux jours, toutes les parties concernées (notamment fonctionnaires de nombreux horizons, techniciens du sport, promoteurs économiques, spécialistes des infrastructures, éducateurs et professionnels de la communication) se sont penchés sur l’avenir du sport.
Le roi Mohamed VI avait, du reste, tracé le cadre d’évolution de ces assises, qui se devaient d’aboutir à «un dispositif moderne et efficace de régulation du secteur sportif reposant essentiellement sur la restructuration du paysage sportif national et la mise à niveau des organisations sportives dans la perspective de leur professionnalisation ainsi que la démocratisation des instances chargées de leur gestion». Des assises qui ont été précédées par la réalisation d’une étude sur la promotion des activités sportives, qui, avant d’élaborer des propositions, a établi un diagnostic de l’existant et un benchmarking (une étude comparative regroupant un panel de pays dont la Tunisie).
Rien n’a échappé à l’examen
Et les critiques n’ont pas manqué concernant une activité, le sport, dont les résultats ont été jugés bien en-deçà des ambitions du pays. Inutile de préciser, à ce propos, que rien n’a échappé à l’examen: le cadre juridique, la gouvernance du sport, les infrastructures, les modes de financement, la formation des cadres et la préparation des sportifs.
S’en est suivie la mise en place d’un Comité de pilotage chargé de veiller à la bonne mise en œuvre des actions décidées. La plus importante aura été celle qui concerne la mobilisation de 12 milliards de dirhams marocains (environ 21 millions de dinars tunisiens) jusqu’à 2020 pour assurer la promotion du sport.
Une partie de ces fonds est allée au développement de nouvelles infrastructures et à la modernisation de celles existantes. Un intérêt particulier a été apporté au développement d’une infrastructure notamment footballistique –le royaume chérifien voulait accueillir la Coupe du monde de football en 2010- avec de grands stades à Tanger, à Marrakech, à Agadir et à Casablanca.
Les décisions portaient également sur la création de centres d’excellence dont un pour les handicapés. L’objectif ultime était double: améliorer la pratique du sport dans le royaume (un marocain sur 6 pratique un sport d’une manière régulière) et le rayonnement du Maroc.
Avec la communication désormais élevée au rang de prirorité absolue, le Makhzen, terme signifiant l’Etat marocain, estime que le Maroc devait se doter des moyens d’exercer ce «soft power» (puissance douce) qui, à l’heure de la suprématie de la communication, met la culture, le mode de vie et l’image au centre des débats.
L’organisation d’événements a fortiori sportifs, eu égard à l’attraction du sport, est un attribut important d’image: elle donne notamment la preuve de l’efficacité des ressources humaines d’un pays.