Portugal : une nouvelle aide probablement nécessaire

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à Lisbonne. (Photo : Patricia de Melo Moreira)

[29/01/2012 13:02:03] LISBONNE (AFP) Le chef du patronat portugais a estimé, dans une interview publié dimanche par un quotidien portugais, que le Portugal, déjà sous assistance financière, pourrait être contraint de demander une aide supplémentaire afin de financer son économie.

“Le problème majeur que nous affrontons est le financement de l’économie”, a dit Antonio Saraiva au journal Diario de Noticias en ajoutant : “Ou le gouvernement parvient à réduire les dépenses pour générer cette aide ou il devra la solliciter à l’extérieur”.

Ces déclarations interviennent alors que des craintes sont apparues sur la capacité du Portugal, touché par une grave crise financière, de rétablir la situation avec le prêt de 78 milliards d’euros sur trois ans que lui ont accordé en mai 2011 l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

“Au moment où nous avons demandé une aide (…) la valeur que nous (le patronat) calculions alors était de 105, 106 milliards d’euros. Il y a une différence de 30 milliards”, a dit M. Saraiva.

En échange du prêt de 78 milliards d’euros, le gouvernement portugais a mis en oeuvre de sévères mesures d’austerité qui auront pour impact cette année une contraction de 3,1% du PIB, selon une estimation récente de la Banque du Portugal.

D’autre part, le crédit accordé par les banques aux entreprises s’est réduit alors que les créanciers du Portugal exigent qu’elles renforcent leur capitaux.

“La banque n’aide pas les entreprises, il y a une réduction des lignes de crédit, les demandes qui sont faites à la banque ne sont pas accordées”, a souligné M. Saraiva.

Le patron des patrons portugais a toutefois estimé que le pays devait, pour restaurer sa crédibilité, poursuivre la politique de rigueur, marquée notamment par des baisses des salaires et des hausses des impôts, que réclament ses bailleurs de fonds.

“Le Portugal doit générer la crédibilité parce qu’arrivera le moment ou pour donner à l’économie l’argent dont elle manque, il faudra le trouver : ou le gouvernement parvient à réduire les dépenses pour générer cette aide ou il devra la solliciter à l’extérieur”, a estimé M. Saraiva.