é de Nissan devant une turbine le 2 juillet 2011 à Yokosuka, près de Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[31/01/2012 07:02:44] TOKYO (AFP) La production industrielle et la consommation des ménages du Japon ont quelque peu rebondi en décembre, des lueurs d’espoir pour la troisième puissance économique mondiale à l’issue d’une année terrible.
L’activité des usines de l’archipel s’est élevée de 4,0% par rapport à celle du mois précédent et davantage de voitures de tourisme, de téléphones mobiles et de composants électroniques ont été produits, a annoncé mardi le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti).
Outre l’effet positif de subventions à l’achat d’automobiles “écologiques”, l’industrie a bénéficié de commandes supplémentaires liées à la reconstruction des régions dévastées par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.
D’après les professionnels, cette reprise pourrait se prolonger, bien que de façon plus atténuée, en janvier et février.
“L’activité manufacturière stagnait depuis cet été à cause d’une panne des exportations, mais elle semble semble s’être reprise en fin d’année”, a expliqué Naoki Murakami, économiste à la maison de courtage Monex. “La question est maintenant de savoir si la reprise de l’économie américaine compensera le ralentissement en Europe et ailleurs dans le monde”.
Les entreprises nippones doivent composer non seulement avec une croissance mondiale plombée par l’endettement européen, mais aussi avec la montée du yen qui pénalise leurs exportations.
La production industrielle évolue en conséquence de façon erratique depuis l’automne, mais ce rebond de décembre constitue une embellie pour l’économie japonaise à l’issue d’une année particulièrement difficile.
Sur l’ensemble de 2011, la production industrielle s’est contractée de 3,5%, affectée par les conséquences de la catastrophe naturelle qui a dévasté le nord-est du pays, faisant plus de 19.000 morts et entraînant un accident nucléaire à Fukushima.
Les dommages subis par des sous-traitants ont privé de nombreuses firmes d’approvisionnement pendant les mois suivants. Les entreprises se sont vite réorganisées et la production s’est peu à peu relevée au printemps et à l’été, mais ce redémarrage a ensuite été entravé par les conséquences d’inondations historiques en Thaïlande où sont basés des fournisseurs de l’archipel, et par le ralentissement de commandes résultant de la crise d’endettement en Europe.
Sur l’ensemble de l’année, les secteurs exportateurs de l’électronique et de l’automobile ont été bridés au point de faire plonger dans le rouge la balance commerciale du Japon, pour la première fois depuis 31 ans, le commerce extérieur étant aussi déséquilibré par une facture énergétique renchérie.
Sur le volet de la consommation intérieure, un signe positif est également apparu en décembre, la consommation des ménages ayant augmenté de 0,5% sur un an, une première depuis les catastrophes de mars qui ont angoissé une population rendue plus parcimonieuse.
Les Japonais ont déboursé davantage pour des vêtements, meubles et équipements électroménagers, tout en réduisant leurs achats de biens culturels et d’énergie.
Déclinant ces derniers mois, le revenu des salariés s’est stabilisé, ce qui pourrait inciter les ménages à desserrer les cordons de leur bourse.
Une consommation intérieure solide est d’autant plus essentielle à l’économie nippone que les exportations ont cessé de contribuer à la croissance depuis des mois.
En récession au printemps et à l’été 2011, le Japon a vu son produit intérieur brut (PIB) augmenter entre juillet et septembre mais ce redémarrage reste fragile.
Exception remarquable aux difficultés ambiantes, le chômage est resté toute l’année sous la barre des 5% et s’est affiché à 4,6% en décembre.
Des analystes estiment néanmoins que ce taux officiel n’est pas complètement révélateur, soulignant que de nombreux demandeurs d’emplois, découragés, renoncent à chercher, ce qui les fait sortir des calculs.
Les statistiques, plus difficiles à établir dans certaines zones dévastées le 11 mars, peinent en outre à restituer l’augmentation du nombre de personnes sans emploi constatée sur le terrain.