à Santiago le 26 janvier 2012 (Photo : Claudio Santana) |
[31/01/2012 08:25:46] SANTIAGO (AFP) “Découvrez si vous êtes l’amour secret de votre amour secret…” Eternel rêve, mission impossible: un réseau social chilien fait fureur en facilitant le premier pas des timides qui se connaissent, en toute confidentialité.
“Ce n’est pas un site de rencontres”, explique d’emblée à l’AFP Sebastian Arteaga, un des associés-fondateurs de Huntcha (dérivé de “Hunt you” – Je te traque). “C’est un réseau pour que des personnes qui se plaisent et n’ont pas osé déclarer leur flamme, puissent se le dirent en sécurité”.
A 27 ans, Natalia Rojas avait eu divers partenaires depuis des années, mais n’avait jamais franchi le pas avec son amour platonique Javier Alvarez, l’ami d’un ami. Des rencontres en soirée, un bonjour, quelques mots, rien de plus. “Pendant dix ans comme ça”, soupire-t-elle.
Puis elle a essayé www.huntcha.com, lancé une bouteille à la mer, et avoué au site, à lui seul, ce qu’elle ressentait pour Javier. Là, surprise de sa vie: Javier avait également confié à Huntcha en pincer pour Natalia.
“Cela fait presque quatre mois qu’on est ensemble. Je sais qu’on dirait une blague, mais c’est la relation la plus sûre que j’ai eue de ma vie”, assure à l’AFP Natalia, qui peine encore à croire que c’est un réseau social qui les a réunis.
Derrière le phénomène Huntcha, qui, en quatre mois d’existence, a aimanté 30.000 usagers, se trouvent des jumeaux de 31 ans, Cristobal et Sebastian Zegers, que la presse assimile déjà à des “Zuckerberg chiliens”, en référence au créateur de Facebook.
De fait, les Zegers se trouvent actuellement en tournée pour développer leur site aux Etats-Unis puis en Europe. Première étape: la Silicon Valley.
Dans la vidéo promotionnelle de Huntcha, diffusée pour coïncider avec la tournée, Cristobal Zegers, un jeune publicitaire, explique que l’idée a germé lors d’une réflexion sur les raisons du succès de Facebook.
“On s’est dit: faisons un site sur lequel tu peux inscrire le nom d’une personne recherchée, mais qui ne saura jamais que tu la recherches… sauf si elle te recherche aussi”, explique Cristobal.
“Si quelqu’un que tu mets dans ta liste t’a mis dans la sienne, à ce moment se produit un +match+, et un message s’envoie à ces deux personnes, à elles seules, disant +vous vous plaisez+”, poursuit-il. Et s’ouvre alors un espace de contact en direct.
à Santiago (Photo : Claudio Santana) |
Il faut s’inscrire à partir de son compte Facebook. Une fois le compte Huntcha créé, la quête peut être lancée: neuf amours platoniques au maximum.
“Ca marche pour déclarer sa flamme à un ami, un professeur, un voisin, l’ami(e) d’un frère ou d’une soeur, mais pas avec des gens comme Angelina Jolie”, croit bon de préciser M. Arteaga.
Pour Natalia, la confidentialité est la vertu clé de Huntcha, avec le fait que seul un “match” produit un contact, évitant des déconvenues blessantes. “Si ton amour platonique ne te met pas dans sa liste, pas de problème, il ne saura jamais que tu l’as mis dans la tienne”.
En quatre mois, Huntcha a déjà produit 1.500 “matches”. Et selon les statistiques informatiques du site, des tendances se dégagent déjà: les femmes ne citent plutôt qu’un ou deux amours platoniques dans leur liste, les hommes davantage. Et ils changent plus souvent.
Huntcha est opérationnel en espagnol et en anglais. Les Zegers lancent bientôt au Chili une application pour téléphone portable.
“Je ne sais plus quel gourou a dit que le prochain réseau social viendrait d’Amérique latine…”, dit M. Arteaga en plaisantant à moitié, et soulignant pourquoi Huntcha touche droit aux coeurs, et pourrait exploser: “en amour, il y a beaucoup plus d’histoires de rencontres manquées que de rencontres réussies”.