Les producteurs de lait français retrouvent une meilleure santé financière

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é en France (Photo : Jean-Francois Monier)

[31/01/2012 17:02:50] PARIS (AFP) Les producteurs de lait français, qui, depuis l’an dernier, retrouvent une meilleure santé financière grâce à une remontée des prix, se mettent en ordre de marche pour affronter la fin des quotas en 2015, un système qui les a protégés pendant plus de 30 ans.

Principale étape de cette réorganisation de la filière: la mise en place de contrats écrits entre les laiteries et leurs fournisseurs agriculteurs.

Jusqu’à maintenant, ces contrats n’existaient pas et souvent les producteurs découvraient après la livraison le prix auquel ils étaient payés.

Ces contrats ont été imposés par le gouvernement dans sa loi de modernisation de l’agriculture de juillet 2010, avec pour objectif de donner de la “visibilité” aux producteurs et de sécuriser leurs revenus.

En 2009 et 2010, les éleveurs avaient connu des crises à répétition en raison d’une baisse des cours. Une grève du lait a même eu lieu au niveau européen avec des producteurs déversant des tonnes de lait pour manifester contre la chute des prix.

Depuis, les cours ont remonté grâce à une consommation mondiale à la hausse.

“Les négociations (sur les contrats, ndlr) avancent tranquillement”, a déclaré mardi Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lors d’une conférence de presse.

Certaines sociétés agroalimentaires, comme Danone et Senoble, ont signé des accords, a-t-il ajouté, tandis que d’autres industriels, comme Bel et Bongrain, poursuivent les discussions.

Seule ombre au tableau: Lactalis, le leader mondial du secteur, avec qui les négociations sont “difficiles”. “Nous avons du mal à le comprendre”, a dit M. Brichart.

Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, est “un dirigeant jeune, mais pourtant dans ses relations avec les producteurs, nous avons l’impression de revenir au siècle dernier”, quand s’exerçait “une forme de paternalisme”, a poursuivi le responsable syndical.

La FNPL, branche spécialisée de la FNSEA, principal syndicat agricole, défend la signature de contrats “équilibrés” entre producteurs et transformateurs, a rappelé M. Brichart.

Le syndicat plaide pour “une massification de l’offre” par le biais d’un “regroupement d’éleveurs laitiers nombreux au sein d’organisations de producteurs” (OP), le but étant de mieux peser dans la négociation face aux industriels.

Le syndicat réclame la “reconnaissance” de ces OP en tant que parties prenantes au contrat. Les autorités européennes devraient bientôt donner leur feu vert, vers la mi-février, après un vote au Parlement européen.

En dérogeant au droit européen à la concurrence, ces OP, outre la possibilité de négocier collectivement, auront aussi le droit de discuter des prix avec les industriels.

Après Bruxelles, Paris donnera à son tour sa bénédiction. La FNPL mise sur un décret vers la fin février. Fin décembre, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, s’était engagé pour une publication avant “fin 2012”.

Les syndicats minoritaires sont pour leur part opposés à une organisation “verticale”, privilégiant la relation entre une entreprise et un producteur. Ils soulignent que le producteur ne représente que peu de poids face à l’industriel.

La Confédération paysanne, la Coordination rurale et l’APLI (Association des producteurs laitiers indépendants) réaffirment leur attachement à une gestion des volumes au niveau européen, l’équivalent en fait des actuels quotas. Selon eux, seule une maîtrise publique est à même d’adapter l’offre à la demande et donc de protéger les producteurs d’une volatilité des prix.

Instaurés en 1984, les quotas avaient pour but d’arrêter les surplus de lait et de beurre. Lors de leur