Etats-Unis : la chute des prix de l’immobilier prend un tour inquiétant

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à Chicago en 2011 (Photo : Scott Olson)

[31/01/2012 17:56:37] WASHINGTON (AFP) La chute des prix de l’immobilier a pris un tour inquiétant aux Etats-Unis en novembre, selon l’enquête Case-Shiller publiée mardi par Standard and Poor’s.

En données corrigées des variations saisonnières, les prix des logements vendus dans les vingt plus grandes métropoles du pays ont reculé de 0,7% par rapport au mois précédent.

C’est le cinquième mois consécutif de baisse, et elle est d’une ampleur égale à celle déjà constatée en septembre et en octobre. Pour retrouver une hausse des prix en données corrigées, il faut remonter à avril.

En données brutes, il suffirait que les prix baissent de 1% pour atteindre le point bas des prix lors de la crise immobilière, touché en mars 2011. Ils sont aujourd’hui redescendus à leur niveau de début 2003.

Sur un an, ils affichent une baisse de 3,7%, alors que les analystes tablaient sur 3,2%.

“Malgré le maintien de taux d’intérêt bas et une amélioration de la croissance (…) au quatrième trimestre, les prix des logements continuent de baisser”, a constaté Standard and Poor’s dans un communiqué.

Les analystes de la maison de courtage Nomura ont estimé que le phénomène s’auto-entretenait, compte tenu des “attentes largement répandues de nouvelles baisses” alors qu’approche une période de faible activité pour le marché.

Le gouvernement américain s’est inquiété lundi de la possibilité que cette glissade se poursuive.

“Dans l’ensemble, les prix des logements semblent être en train de se stabiliser. (…) Est source d’inquiétude, toutefois, le potentiel de nouvelles baisses, compte tenu du stock important de maisons prises dans un processus de saisie”, a affirmé la secrétaire assistante au Trésor pour la politique économique, Janice Eberly.

Les saisies immobilières ont ralenti en 2011, à 804.000 contre 1,05 million l’année précédente, du fait de la découverte d’irrégularités à grande échelle qui ont souvent retardé le processus et ont rendu les juges plus méfiants.

Mais là où ces saisies se déroulent normalement, le résultat est dévastateur pour le marché.

Patrick Newport, d’IHS Global Insight, a cité l’exemple d’Atlanta (Georgie, sud-est), où la proportion de maisons en vente après avoir été saisies par les régies du financement de l’immobilier Fannie Mae et Freddie Mac est la plus élevée du pays. Dans cette agglomération, a relevé l’économiste, les prix de l’immobilier ont chuté de 15% (en données brutes) en quatre mois seulement.

La baisse des prix de l’immobilier pèse lourdement sur le patrimoine des ménages américains. Selon des chiffres du cabinet CoreLogic, à la fin septembre, 22% des emprunteurs immobiliers devaient rembourser davantage que ne vaut leur logement.

Le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke, a indiqué à l’issue de la dernière réunion de politique monétaire de son institution qu’il envisageait un nouveau coup de pouce à l’immobilier.