Grèce : mea culpa du FMI, qui prône l’accélération des réformes structurelles

photo_1328095134271-1-1.jpg
é de surveiller le redressement des finances grecques, Poul Thomsen, le 14 décembre 2011 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[01/02/2012 11:21:52] ATHENES (AFP) Le chef de mission du FMI chargé de surveiller le redressement des finances grecques, Poul Thomsen, a reconnu des erreurs dans le pilotage du pays depuis deux ans et plaidé pour moins d’économies budgétaires et davantage de libéralisation, dans un entretien publié mercredi.

“L’adaptation budgétaire a été fondée de manière exagérée sur les hausses d’impôts, nous aurions dû mettre davantage l’accent sur la limitation des dépenses, c’est l’un des secteurs où nous aurions pu être plus convaincants auprès du gouvernement”, a affirmé M. Thomsen, interrogé sur d’éventuelles erreurs du FMI par le quotidien grec Khatimerini.

“Même si beaucoup reste à faire, la Grèce a bien avancé”, a-t-il estimé, affirmant comprendre le malaise de l’opinion grecque face aux critiques rejetant la responsabilité du marasme sur le pays ou l’accusant d’être incapable de se redresser.

“Nous devrions être plus attentifs à garantir que nous envoyons un message équilibré quand nous disons que le programme est hors des rails”, a-t-il insisté. Mais “les réformes et l’effort nécessaire (…) ont perdu de leur dynamique, nous devons la retrouver”, a-t-il ajouté.

photo_1328095206613-1-1.jpg
à Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira)

M. Thomsen s’est reconnu “inquiet” face à l’aggravation de la récession induite par ces mesures. “Nous devons ralentir un peu le rythme de l’assainissement budgétaire et avancer beaucoup plus vite dans la mise en oeuvre des réformes”.

Il a réaffirmé que parmi celles-ci, il soutenait des mesures de réductions salariales dans le secteur privé, censées selon le FMI relancer l’économie via un gain de compétitivité, mais rejetées par les Grecs comme risquant de plomber encore plus la consommation et l’activité.

M. Thomsen a notamment plaidé pour une réduction du salaire minimum, chiffon rouge pour les syndicats, affirmant qu’à 751 euros brut par mois il était supérieur de 35% à celui du Portugal, et de 20% à celui de l’Espagne.

En dépit des réserves grecques sur ces exigences, M. Thomsen a jugé que les négociations qu’il mène au côté de ses homologues des Commission et Banque centrale européennes avec le gouvernement pour boucler le nouveau plan de redressement du pays seront conclues “très prochainement, sous quelques jours”.

Cible ces derniers jours de vives attaques dans la presse grecque le jugeant trop inflexible et le présentant comme contesté au sein du FMI en raison des ratés rencontrés par le premier plan de sauvetage de la Grèce, M. Thomsen a par ailleurs souligné travailler en plein accord avec ses collègues du FMI.