Zone euro : les conditions du crédit restent tendues

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écran plat sur une luge, le 2 décembre 2010 à Berlin. (Photo : Johannes Eisele)

[01/02/2012 12:28:15] FRANCFORT (AFP) Les conditions du crédit bancaire se sont encore resserrées au quatrième trimestre 2011 en zone euro et vont continuer à le faire, malgré les prêts offerts en abondance aux banques par la Banque centrale européenne (BCE), a indiqué cette dernière mercredi.

Selon ce sondage trimestriel réalisé auprès d’un échantillon de 124 banques de la zone euro, 35% d’entre elles ont reconnu avoir resserré les conditions de l’allocation du crédit pour les entreprises du secteur non financier, contre 16% lors du précédent sondage au troisième trimestre.

Concernant les prêts immobiliers pour les ménages, 29% des instituts sondés ont déclaré avoir durci les conditions de leur allocation, contre 18% au troisième trimestre.

Les banques ont resserré dans une moindre mesure les conditions du crédit à la consommation (13% au quatrième trimestre, contre 10% précédemment).

Pour le premier trimestre 2012, “les banques de la zone euro s’attendent à un nouveau resserrement des conditions du crédit, mais à un rythme moins soutenu qu’au quatrième trimestre 2011”, note l’étude de la BCE.

Les instituts de crédit ont justifié leur réticence à prêter par “l’assombrissement de la conjoncture économique et la crise de la dette en zone euro, qui a continué à miner la position financière du secteur bancaire” et “la vigilance accrue des marchés sur les risques d’insolvabilité des banques au quatrième trimestre a probablement exacerbé leurs difficultés à lever des fonds”, ajoute l’étude.

Le resserrement du crédit bancaire a été un phénomène “largement partagé en zone euro, à l’exception notable de l’Allemagne”, souligne encore la BCE.

Les banques restent donc réticentes à ouvrir le robinet du crédit, et ce malgré les montants de liquidités sans précédent qui leur sont prêtés par la BCE.

L’institution de Francfort (ouest) a en particulier accordé aux banques un prêt historique de près de 500 milliards d’euros sur trois ans fin décembre. Elle doit en accorder un autre fin février et la demande des banques pourrait doubler, selon la presse.

Le président de la BCE Mario Draghi n’a de cesse de défendre cette politique très généreuse, même si elle ne se traduit pas pour l’instant par un accès plus facile au crédit des consommateurs et entreprises européennes.

Il a toutefois reconnu la semaine dernière qu’il était encore trop tôt pour savoir si cet “argent finance vraiment l’économie réelle”.