L’hôtellerie française, florissante en 2011, navigue à vue pour 2012

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ôtel George V à Paris, le 11 juin 2009 (Photo : Pierre Verdy)

[01/02/2012 16:55:45] PARIS (AFP) L’hôtellerie française a enregistré une très bonne année en 2011, mais les professionnels se montrent prudents pour 2012, tant la visibilité est faible et la conjoncture économique et politique incertaine.

Pour le cabinet InExtenso/Deloitte, tous les voyants de 2011 sont largement au vert. Les taux d’occupation des hôtels et les prix moyens sont en hausse, du 2 au 5 étoiles, de Paris à Cannes en passant par les grandes villes de province.

Les hôtels haut de gamme (4 et 5 étoiles) enregistrent les plus fortes progression, avec un revenu par chambre disponible (RevPAR, le principal indicateur du secteur qui combine taux d’occupation et prix moyen payé) en hausse de 9,6%.

Les chambres y sont en moyenne à 242 euros la nuit et le taux d’occupation frôle les 69%. A Paris, le très haut de gamme s’est loué 580 euros la nuit en moyenne pour des hôtels occupés à 78%.

En milieu de gamme, le prix moyen d’une chambre 3 étoiles s’approche du seuil symbolique des 100 euros la nuit, pour environ 67,2% de chambres occupées. Enfin, en 2 étoiles et moins, le prix moyen est à 65 euros avec un taux d’occupation de 64,8%.

Pour les experts d’InExtenso, “2011 ne restera pas comme une année record”, mais ils jugent que la hausse de la fréquentation, qui a induit l’augmentation du prix moyen, reste le signe du “retour de la clientèle”, “une bonne nouvelle dans un contexte difficile”.

Pour MKG, cabinet conseil en hôtellerie, 2011 est une année “positive”, avec un RevPAR en hausse de 5,8%, même si le secteur n’a pas renoué avec les niveaux de 2007, année record.

Cette remontée confirme la reprise amorcée en 2010, après une année noire en 2009 (-8,5%). Cependant, les niveaux d’occupation des hôtels français sont restés en retrait par rapport à l’avant-crise: 66,5% en 2011, contre 69,5% en 2007 et 68% en 2008, selon MKG.

Haut de gamme dynamique

Le haut de gamme a confirmé son dynamisme et “tiré la croissance” globale du secteur, où les voyages d’affaires ont assuré les deux tiers de l’activité.

Le cabinet KPMG, qui s’appuie sur les chiffres des chaînes intégrées, qualifie 2011 d’année de “reprise exceptionnelle”.

Enfin, le cabinet Protourisme estimait début janvier que l’hôtellerie avait sans doute battu un record en vendant plus de 199 millions de nuitées en 2011, soit une hausse de 3% par rapport à 2010, et surtout légèrement au dessus des 198 millions de 2007.

Deloitte note cependant que la fin de l’année a été plus difficile avec un mois d’octobre ressenti comme “un coup de semonce” et un mois de décembre “mitigé”.

Quant à MKG, il a enregistré “un effet de ralentissement sur les trois derniers mois de l’année”.

Pour 2012, difficile de faire des prévisions, d’autant qu’il faudra tenir compte du contexte politique mondial, de la crise économique, des élections en France…

Mi-janvier, le groupe Accor, premier hôtelier hexagonal avec 1.500 établissements, ne voyait “pas de signes” de ralentissement du secteur, ni dans les ventes ni dans les réservations. Mais il soulignait qu’avec la crise, la visibilité était passée de 60 à 30 jours.

Chez Best Western, qui fédère 313 indépendants, on souligne que 65% des chambres sont réservées avec moins de 15 jours d’avance.

MKG prévoit une croissance plus modérée, avec un RevPAR en hausse de 1,5% à 3,5% en France.

Pour KPMG, “2012 et les JO de Londres, 2013 et la désignation de Marseille comme capitale européenne de la culture contribueront à maintenir (les) bons résultats” enregistrés l’an dernier.