“La révolution n’a pas encore atteint ses
objectifs, il faut que les gens rendent des
comptes, la corruption est encore présente au sein
des représentations diplomatiques tunisiennes à
l’étranger”.
Les Tunisiens installés en Belgique ont dénoncé ces
faits, lors d’une rencontre organisée, jeudi 2 février, à
l’ambassade de Tunisie, à Bruxelles, avec le chef du
gouvernement provisoire, Hamadi Jebali et la délégation
ministérielle qui l’accompagne.
Ils ont, encore, évoqué les coûts du transport, trop
élevés vers la Tunisie, et les tarifs hôteliers
excessifs, demandant l’application de prix spéciaux
pour les Tunisiens à l’étranger et l’organisation,
à leur intention, de circuits touristiques sahariens et
autres activités de loisirs et de bien-être…, de manière
à développer les flux touristiques.
Les membres de la colonie tunisienne, en Belgique, se
sont, aussi, interrogés sur la restitution des biens des
familles Ben Ali et Trabelsi. Un avocat tunisien, résidant dans ce pays, a proposé la constitution de comités pour
aider le gouvernement à rapatrier ces biens.
Un promoteur touristique a suggéré la création de
deux fonds d’investissement en Tunisie. Le premier sera
destiné aux Tunisiens à l’étranger, et devra bénéficier
de la garantie de l’Etat, alors que le second sera un
fonds d’investissement à risque pour des activités
associatives et consacré à l’aide aux familles
défavorisées et l’octroi de micro-crédits.
Par ailleurs, on estime que l’actuel code d’incitations à
l’investissement donne plus d’avantages aux investisseurs
étrangers qu’aux tunisiens. A cela, le secrétaire d’Etat à la coopération
internationale, Alaya Bettaieb, a répondu que la
garantie de l’Etat n’est consentie qu’aux projets,
non aux investisseurs. Et de préciser: “nous avons créé
la Caisse des dépôts et des consignations pour
mobiliser les investissements”.
concernant le code d’investissement, il dira que “nous sommes en train de l’amender
et de revoir les avantages octroyés, en vue de favoriser les
investissements dans les régions, ceux à forte valeur
ajoutée et créateurs d’emplois pour des jeunes, des
projets, dans les énergies nouvelles et renouvelables, les
TIC…”
Face aux problèmes évoqués par certains membres de
la colonie tunisienne, à l’étranger, M. Jebali a été
catégorique: “non à la vengeance et aux réglements de
comptes, sinon nous en paierons le prix fort”,
indiquant qu’actuellement “460 hommes d’affaires
sont interdits de quitter le pays”.
Pour ce qui est de la restitution des biens à
l’étranger, il a évoqué la complexité des dossiers,
tout en affirmant que tous les efforts seront
déployés, à cette fin, et que le gouvernement est
ouvert à toute initiative allant dans ce sens.
WMC / TAP