évrier 2012 à Munich (Photo : Thomas Kienzle) |
[04/02/2012 17:01:06] MUNICH (Allemagne) (AFP) Le président de l’Institut de la finance internationale (IIF) Josef Ackermann, lobby qui représente les banques dans les difficiles négociations sur l’effacement d’une partie de la dette de la Grèce, a annoncé samedi qu’il se rendait sur place dans la soirée.
“Le secteur privé est extrêmement généreux en offrant maintenant une perte de plus de 70% (et) je peux seulement appeler les autres parties (les investisseurs institutionnels, ndlr) à faire de même”, a déclaré Joseph Ackermann, également patron de Deutsche Bank, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich.
Une partie des obligations grecques qui ne sont pas détenues par les banques se trouvent dans les coffres de la Banque centrale européenne (BCE), pressée de participer à son effacement partiel, ce qu’elle refuse.
“Nous sommes dans une situation où soit l’on construit, soit l’on détruit, et la Grèce joue un rôle très important”, a dit M. Ackermann, précisant qu’il s’envolait “dès ce soir” pour ce pays.
“Si nous trouvons une solution dans les quelques jours qui viennent, je crois que nous serons sur la bonne voie”, a-t-il ajouté. En mai 2010, M. Ackermann s’était personnellement déplacé à Athènes juste avant le bouclage du premier plan de sauvetage du pays.
Vendredi, le directeur général de l’IIF Charles Dallara et le conseiller de la direction de BNP Paribas qui mène le comité bancaire, Jean Lemierre, s’étaient déjà envolés pour la Grèce.
Lors de la même conférence à Munich, le chef de gouvernement italien Mario Monti a jugé que l’Europe n’était plus “en pleine crise”, mais “sur la voie d’une solution”.
“Rétrospectivement, ce que nous avons vu ces dernières années, c’est que le couronnement de l’intégration européenne, l’euro, a en réalité à cause de la crise de l’euro, ramené dans le paysage européen des idées fausses et des préjugés”.
“Nous n’avons vraiment pas besoin en Europe de voir les fantômes du passé revenir”, a-t-il ajouté.
Les négociations sur la dette et l’octroi à la Grèce d’une deuxième aide par ses créanciers institutionnels se sont poursuivies samedi et doivent être bouclées d’ici dimanche soir selon le ministre des Finances grec.
Le pays négocie depuis des mois l’application d’un accord conclu fin octobre qui prévoit l’effacement de la moitié de sa dette détenue par les créanciers privés, soit une perte d’environ 100 milliards d’euros pour ces derniers.
Le temps presse pour la Grèce: il est généralement admis que pour éviter la cessation de paiement, elle doit faire aboutir un accord avec les banques d’ici au 13 février.