Le marché des médicaments génériques a reculé l’an dernier, une première

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édicaments sous forme de comprimés et de gélules (Photo : Philippe Huguen)

[07/02/2012 17:20:26] PARIS (AFP) Le volume des ventes de médicaments génériques a baissé de 3% en France en 2011, une première pour le secteur depuis son lancement en 2009 et malgré de nombreuses chutes de brevets l’an dernier, a annoncé mardi le Gemme, qui réunit les industriels du générique.

Les fabricants de génériques ont vendu 614 millions de boîtes en 2011, a indiqué le Gemme (Générique, même médicament) dans un communiqué. Les ventes étaient de 630 millions de boîtes en 2010, année qui avait connu une croissance de 6%.

“Malgré les nombreuses échéances brevetaires en 2011 qui auraient dû augmenter le volume des boîtes, on est en régression, donc le recul est quand même majeur” et “cette évolution du marché nous alerte”, a déclaré à l’AFP Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme.

En valeur, le marché du générique a cependant connu une hausse de 3% à 2,647 milliards d’euros.

Le médicament générique a représenté en 2011 près de 24% du marché pharmaceutique remboursable en volume et 13,5% en valeur.

“Il faut redynamiser le marché du générique”, estime Mme Bourrienne-Bautista. Elle relève que la part de 24% du générique en France est la moitié de ce qu’elle est dans des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne.

Selon le Gemme, le médicament générique a “souffert en 2011 de l’environnement de défiance par rapport au médicament en général” ainsi que “des nombreux déremboursements” et “du retrait du marché de certaines spécialités”.

Pour expliquer la baisse en 2011, la fédération pointe aussi le “développement de l’usage de la mention +non substituable+ sur les ordonnances”. Le taux de substitution de médicaments de marques par des génériques est ainsi “passé en 2011 sous le seuil des 70% après avoir atteint plus de 80% en 2009”, relève l’association.

Dans ce contexte, l’année 2012 se présente comme une échéance “majeure”, juge Mme Bourrienne-Bautista. Les médicaments dont les brevets vont tomber représentent en effet un chiffre d’affaires de plus de 1,5 milliard d’euros cette année.

Les médecins “jusqu’à présent ont eu un rôle assez faible dans le développement du générique qui a surtout été porté par le pharmacien et son droit de substitution”, estime la déléguée générale du Gemme. “C’est l’acteur avec lequel il faut travailler, en plus du patient qui doit être sensibilisé”, ajoute-t-elle.

“Tout point (de part de marché) gagné, ce sont des économies potentielles pour l’assurance-maladie”, fait-elle valoir.

Le Gemme a chiffré l’économie générée par les médicaments génériques par rapport aux marques à “près de 2 milliards” en 2011, après 1,8 milliard l’année précédente.

Les économies progressent grâce à la fois à des chutes de brevets sur des produits plus chers et aux mesures de baisse sur les génériques. Ceux-ci restent aujourd’hui moins chers de 55% à 60% que les médicaments princeps qu’ils reproduisent.

Pour dynamiser le marché du générique, le Gemme préconise notamment “une large campagne de communication institutionnelle”, d'”augmenter la prescription au sein du répertoire” des génériques, de “renforcer la réglementation du +non substituable+” et d'”élargir le répertoire aux sprays et antiasthmatiques”.