Statu quo attendu sur les taux de la BCE et ses mesures anti-crise

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ège de la Banque centrale européenne à Francfort, en Allemagne (Photo : Daniel Roland)

[09/02/2012 07:16:08] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) devrait respecter jeudi le statu quo et sur ses taux et sur ses mesures anti-crise, grâce au regain d’optimisme qui prévaut en zone euro depuis le début de l’année.

De l’avis de son président Mario Draghi, la zone euro a même fait “des progrès spectaculaires”.

Les derniers indicateurs publiés -notamment l’activité privée qui s’est améliorée en janvier- ont été en effet meilleurs qu’attendus, “réduisant la pression” en faveur de nouvelles mesures de soutien, note Jonathan Loynes, chef économiste Europe de Capital Economics.

La BCE devrait donc garder son taux d’intérêt directeur à 1%, son plus bas niveau historique qu’il avait retrouvé en décembre.

Rien de nouveau à attendre non plus en faveur des banques, que la BCE a largement alimentées en liquidités en décembre avec un prêt inédit sur trois ans (489 milliards d’euros accordés). Une seconde opération sur trois ans, à montant toujours illimité, est prévue le 29 février.

Alors que cette mesure a été largement saluée comme ayant contribué à réduire les tensions sur le marché interbancaire mais aussi sur le marché de la dette publique en zone euro, une partie de l’argent distribué ayant visiblement servi aux banques à acheter des obligations de leurs pays, certains analystes s’attendent à une demande encore plus forte fin février.

Pour Christian Schulz, de la banque Berenberg, ce sera le contraire qui se produira et ce sera “un signe positif car cela confirmerait la normalisation du système financier”: les banques auraient moins besoin de la BCE pour faire face à leurs besoins de financement.

M. Loynes met toutefois en garde contre l’excès d’optimisme et attend de voir les effets sur l’économie réelle de cette mesure, à savoir si les banques se montreront moins réticentes à prêter aux ménages et entreprises.

Lors de la conférence de presse qui suit chaque mois la décision sur les taux, M. Draghi est plus particulièrement attendu sur la Grèce et les négociations en cours pour effacer une partie de la dette de ce pays détenue par des créanciers privés.

Alors que les pertes -d’un montant de 100 milliards d’euros- consenties par les banques et fonds d’investissement sont jugées notamment par le FMI insuffisantes pour permettre à Athènes de sortir la tête de l’eau, la BCE, qui détiendrait 45 milliards d’obligations publiques grecques, est appelée par certains à renoncer à une partie de l’argent qu’Athènes lui doit. Une éventualité à laquelle elle s’est toujours refusée jusqu’ici.