Renault : l’usine de Tanger ne se fait pas au détriment de la France, assure Ghosn

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à Davos, en Suisse (Photo : Eric Piermont)

[09/02/2012 09:29:41] PARIS (AFP) L’ouverture jeudi au Maroc d’une usine Renault géante destinée à la production de voitures “low cost” ne se fait pas au détriment de la France, a assuré jeudi son PDG Carlos Ghosn.

Le patron du groupe automobile français inaugure jeudi à Tanger en présence du roi du Maroc une nouvelle usine qui sera sa deuxième tête de pont pour développer sa gamme de véhicules “low cost” aux portes de l’Europe.

Cette usine, qui suscite en France des critiques sur la baisse régulière de la production nationale de Renault, produira entre 150.000 et 170.000 véhicules par an quand elle tournera à plein et emploiera 6.000 personnes. Les boîtes de vitesse et les moteurs, comme d’autres composants, ne seront pas fabriqués sur place mais importés de France, d’Espagne et de Roumanie.

“Ce n’est pas quelque chose qui se fait au détriment de la France” mais “qui vient au contraire ajouter à la charge de travail en France (…) dans nos ingénieries, dans nos usines moteur, au niveau de nos fournisseurs” a affirmé M. Ghosn sur la radio privée française RTL. “Et en même temps, nous localisons en France des produits à plus haute valeur ajoutée comme les voitures électriques, les batteries”, a-t-il poursuivi.

Le patron de Renault a expliqué que “toutes les productions de l’usine de Tanger sont des productions que nous qualifions de +low cost+ (…) donc il fallait aller dans des pays dans lesquels il y avait d’un côté une main d’oeuvre abondante, qualifiée, et aussi des coûts extrêmement compétitifs”.

“La question du positionnement d’une usine comme cela en Europe de l’Ouest et particulièrement en France ne se posait même pas dès le départ puisque c’était incompatible avec le concept”, a-t-il poursuivi, en réitérant son engagement à augmenter “sur le moyen terme” la production de Renault en France “tous les ans”.

M. Ghosn a également insisté sur l’absence de concurrence entre les marques Renault et sa filiale Dacia.

“Je ne pense pas que Dacia soit concurrente de Renault (…) Les clients ne sont pas les mêmes”, a-t-il déclaré.

Dacia “est au contraire une marque de conquête qui nous permet de rentrer dans les pays émergents et de préparer la venue de la marque Renault en permettant à des personnes qui n’ont pas beaucoup de disponibilités financières pour acheter un véhicule de rentrer dans la marque Dacia et après d’émigrer vers Renault”, a-t-il affirmé.