Tunisie : point de départ de la Geospatial conference pour les marchés maghrébin et africain

Onze entreprises allemandes sont venues en conclave à Tunis, pour participer à la Geospatial Conference, qui se tient pour la première fois en Tunisie. Sept entreprises tunisiennes ont aussi pris part à cet événement organisé par le «German GeoConsultants Group» en collaboration avec la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce, les 9 et 10 courant.

D’ailleurs, le groupe vient juste d’ouvrir son bureau dans notre pays. «C’est la première fois qu’on organise cette conférence en dehors de l’Allemagne. On voudrait faire connaître le site Tunisie, informer sur les nouveautés dans ce domaine et les projets porteurs», indique le Tunisien Karem Ben Khaled, directeur exécutif pour la région Nord Afrique et Moyen-Orient au sein du groupe.

Haut potentiel…

Il semble que la révolution tunisienne ait changé la donne et ouvert de nouvelles perspectives. Selon M. Ben Khaled, le secteur a été dominé auparavant par le pouvoir politique. «Le Centre national de cartographie et de télédétection avait un contrôle unilatéral sur le secteur. Je pense qu’il est temps de donner l’opportunité au secteur privé d’être plus actif et de réviser les réglementations régissant cette activité», insiste-t-il.

Le traitement des données géographiques n’est pas assez développé en Tunisie; et c’est ce qui en fait un marché à haut potentiel non seulement pour le marché local mais aussi pour le marché régional (maghrébin et africain). «Le marché tunisien est exigu et il faut attaquer les autres marchés de proximité. Mais avant cela, il faudra développer le marché local», explique-t-il.

Pour ce, la conférence prévoit des rencontres B to B entre entreprises allemandes et entreprises tunisiennes, qui seront suivis –espèrent les organisateurs– par la concrétisation de partenariats et pourquoi pas l’implantation de ces grands groupes allemands en Tunisie. Habituellement, c’est la cité de Dubaï qui est la plus attractive. Mais M. Ben Khaled veut changer la trajectoire et faire de la Tunisie un nouveau point de départ, puisqu’elle a déjà une infrastructure plus développée qu’en Libye ou en Algérie, par exemple.

Aide à la décision…

Le traitement des données géographiques est un domaine qui permet une gestion efficace des données, dans tous les secteurs d’activités économiques. Il formule aussi des outils d’analyse, de planification et d’aide à la décision. Ce qui permet ainsi de prévoir, gérer et anticiper les solutions à des problématiques structurelles dans différents domaines. M. Ben Khaled indique que la Tunisie aurait pu prévenir les coupures de route dues à la chute de la neige si elle avait utilisé ces outils.

A titre d’exemple, il sera possible, avec les données géographiques, d’observer et d’analyser les conséquences physiques du changement climatique pour en prendre les mesures appropriées pour la stabilisation des côtes et de prendre des contre-mesures par l’arrosage et la plantation ciblée. Il est possible aussi de mener une analyse aussi réaliste que possible et optimiser et accélérer les processus de décision puisque de nombreux composants de l’information proviennent de sources différentes.

Ce sont aussi des outils très efficaces pour les investisseurs et les entreprises. Ils leur permettent d’étudier un marché donné sans avoir à se déplacer et à anticiper les charges de transport. «C’est très intéressant pour notre pays. Par ces moyens, on pourra bien attirer les investisseurs plus facilement à notre destination. C’est un gagne temps colossale», précise M. Ben Khaled.

Actuellement, il y a des contacts préliminaires qui ont été faits avec certains ministères tunisiens pour l’introduction de ces techniques. Mais il n’y a pas encore de projets concrets. M. Ben Khaled a parlé d’une technique de contrôle des frontières qui intéressante et a fait objet de discussion avec le ministère de Défense. Elle est, selon lui, très demandée par la Libye, surtout dans le contexte actuel de prolifération d’armes sur les frontières.

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