En considérant les éléments développés dans la première partie, et au vu des changements sociopolitiques et économiques du pays, permettez-moi de vous soumettre 25 propositions ou réflexions à méditer en attendant de dresser une feuille de route pour le développement de la région et de la Tunisie.
1- Le premier principe est que l’investissement appelle l’investissement, autrement dit que les Gabésiens et Tunisiens investissent d’abord, les IDE viendront par la suite.
2- Créer de nouvelles institutions de financement dans la région: une banque de développement régional avec le GCT comme principal actionnaire, et inviter les fonds d’investissements étrangers à participer au capital sans oublier la participation d’investisseurs de la région dans le capital; aussi créer une véritable SICAR et au moins une business angels.
3- Engager immédiatement la mise à niveau environnementale des entreprises polluantes (GCT, cimenterie, etc.), engager immédiatement et sans perte de temps le projet de Elmkhchrama et mettre en application le programme de dépollution de l’air (inutile de rappeler l’impatience de la population à voir se concrétiser des programmes sur papier depuis maintenant trop longtemps).
4- L’attractivité de la région commence par un développement urbain cohérent et une infrastructure adéquate, hôpitaux adéquats, qualité de vie qui englobe des parcours de santé, piscine olympique, des parcs et jardins, loisirs pour enfants et adultes, des écoles adéquates, des centres commerciaux, de nouvelles institutions universitaires et des zones industrielles bien aménagées.
5- Reconsidérer la classification de Gabès comme région de développement régional sinistrée pour au moins donner quelques avantages aux investisseurs potentiels.
6- Mobiliser les terrains fonciers pour la mise en place de zones industrielles et de plateformes offshore sectorielles selon des cahiers de charge précis et adaptés aux normes internationales. Il faut que la région puisse offrir des terrains, entrepôts, ateliers relais, bâtiments à louer selon le standard international pour attirer des investisseurs de taille, et créer de nouvelles zones industrielles thématiques à Gabès, Matmata, Mareth, Metouia, Hamma et Menzel Habib. Enfin il faut intégrer la zone industrielle de Gabès existante dans les oasis avoisinantes.
7- Transformer la zone industrielle existante en une zone logistique portuaire, mener une étude stratégique sur l’opportunité d’une zone logistique à Gabès.
8- Positionner Gabès dans le secteur de l’environnement à l’échelle régionale et méditerranéenne, et approfondir les opportunités dans les écotechnologies:
§ valorisation et recyclage (des substances utiles, des produits de l’oasis, des déchets…)
§ les éco-matériaux
§ les énergies renouvelables
§ chimie verte (chimie fine, chimie environnement)
§ traitement des eaux
§ Ainsi que dans les services de logistique, les TIC et les produits de l’artisanat.
9- Mettre en place des incubateurs ou pépinières d’entreprises sectorielles, commencer par la mise en place d’une pépinière TIC, une pépinière environnement, une pépinière des éco-matériaux et une pépinière agricole/agroalimentaire.
10- Soutien à la PME: pour expliquer les avantages de la gouvernance au sein de nos PME. Formation et recyclage des cadres des PME en partenariat avec l’ISGG et des cabinets de formation privés. Viser la certification des entreprises. Refinancer les PME existantes pour un équilibre de leurs ratios financiers. Viser l’internationalisation de nos PME.
11- Créer la synergie petites entreprises/grandes entreprises et université et unités de recherche.
12- Créer une nouvelle génération d’entrepreneurs en forte collaboration avec la communauté tunisienne à l’étranger pour la promotion de PME à haute valeur ajoutée et haut contenu technologique et exportateur.
13- Renforcer les PME existantes et créer de nouvelles entreprises durables qui respectent l’environnement: viser des secteurs prometteurs pour enfin créer des emplois durables.
14- Donner aux entreprises de la région la priorité dans les consultations et appels d’offres du GCT.
15- Envisager une taxe pollueur-payeur pour viser à créer des emplois verts avec cette taxe.
16- Créer des clusters et les dynamiser: le pôle industriel et technologique peut jouer un rôle important, mais tout seul il ne pourra pas atteindre les objectifs escomptés, il faut l’implication de tous les acteurs.
17- Renforcer les rôles du pôle industriel et technologique et de la Chambre de commerce du sud-est et leur donner plus de moyens pour faire des partenariats avec des régions à l’international.
18- Lancer des études stratégiques sur les opportunités des ressources naturelles de la région.
19- Renforcer le partenariat avec la Libye et diversifier les marchés et les partenariats.
20- Mettre en place un système de veille technologique dans les secteurs des écotechnologies et des technologies de l’information et de la communication.
21- Développer l’offshoring à Gabès.
22- Mettre en place une politique industrielle dynamique qui vise à attirer les multinationales et à renforcer les PME existantes.
23- Mettre en place une cellule spécialisée qui a pour mission d’adapter très rapidement la formation aux besoins des investisseurs de manière à les sécuriser et répondre concrètement à leurs besoins.
24- Etablir une stratégie régionale et une feuille de route connue et partagée par les différentes parties prenantes pour le développement des différents secteurs en cohérence avec les attentes de la société.
25- Enfin, s’appuyer sur les structures existantes en élargissant leur gouvernance pour évaluer/détailler les actions. Il faut que toutes les structures travaillent en réseau et en symbiose pour une région entrepreneuriale.
* *Enseignant universitaire, Jeradi.fm@planet.tn
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