L’Allemagne disposée à intervenir pour aider le Portugal

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üble à Paris, le 23 janvier 2012 (Photo : Eric Piermont)

[10/02/2012 12:11:02] LISBONNE (AFP) Le ministre allemand des Finances s’est montré disposé à intervenir pour aider le Portugal, déjà sous assistance de l’UE et du FMI, lors d’une discussion avec son homologue portugais qui a été filmée et dont la vidéo circule sur internet.

“S’il y avait besoin d’un ajustement pour le (programme d’aide au) Portugal nous serions prêts à le faire”, déclare Wolfgang Schäuble sur cette vidéo, prise apparemment à l’insu des deux responsables. “Ceci est très apprécié”, répond le ministre portugais Vitor Gaspar.

Ce dialogue filmé, révélé par la chaîne de télévision privée TVI, a donné lieu à de multiples commentaires au Portugal et faisait vendredi la “Une” de plusieurs quotidiens. Jusqu’à présent aucun représentant de l’UE n’avait évoqué l’éventualité d’ajuster le programme d’aide accordé à Lisbonne.

M. Schäuble insiste toutefois sur le fait qu’une mesure concernant le Portugal ne pourra être prise qu'”après une décision substantielle sur la Grèce”.

Les craintes que le Portugal soit contraint de demander une aide supplémentaire sont apparues après des analyses selon lesquelles le pays ne pourra pas, contrairement à ce qu’il souhaite, revenir sur les marchés en 2013.

Le Portugal a obtenu en mai 2011 de l’Union européenne et du Fonds monétaire international un prêt de 78 milliards d’euros en échange d’un plan de réformes, marqué par une austérité sans précédent qui devrait entraîner cette année une contraction de 3% de son économie.

Depuis Bruxelles, M. Gaspar, qui participait à une réunion des ministres des Finances de l’UE sur la crise grecque, a tenu à faire une mise au point sur son bref dialogue avec M. Schäuble.

Il a affirmé que cette discussion ne faisait que réaffirmer l’engagement de l’UE à aider les pays sous assistance financière qui “pour des raisons hors de leur contrôle pourraient rencontrer des difficultés à revenir sur les marchés”.

Le gouvernement portugais a affirmé à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de demander une rallonge à ses bailleurs de fonds (UE, FMI et BCE) dont les représentants doivent entamer la semaine prochaine une troisième évaluation des mesures mises en oeuvre en échange du plan d’aide.

“Nous ne demandons ni plus de temps, ni plus d’argent”, a ainsi souligné récemment le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho.