une page du site internet Copwatch, en octobre 2011 (Photo : Thomas Coex) |
[10/02/2012 18:25:42] PARIS (AFP) Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a ordonné une nouvelle fois vendredi le blocage du site Copwatch, qui fiche policiers et gendarmes, une décision “saluée” par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant.
Interdit une première fois le 14 octobre 2011, le site avait été réactivé fin janvier.
Comme en octobre 2011, le juge des référés du TGI de Paris a exigé des fournisseurs d’accès à internet (FAI) le blocage complet du site, accessible à l’adresse https://copwatchnord-idf.eu.org, et non celui de certaines pages, comme le demandait le ministre de l’Intérieur Claude Guéant.
Le tribunal a considéré en effet que ce filtrage partiel n’était pas assez efficace.
Dans son ordonnance, le juge Jacques Gondran de Robert fait injonction aux six FAI (Free, France Telecom, SFR, Bouygues Telecom, Numéricable et Darty Telecom) “de mettre en oeuvre, directement ou indirectement, sans délai, (…) des mesures appropriées afin de tenter d’empêcher leurs abonnés respectifs situés sur le territoire français (…) d’accéder au site” litigieux.
Cependant, le ministre n’a pas obtenu l’interdiction de 34 “sites miroirs”, ni “le blocage de sites futurs”, deux points qu’ils réclamaient.
Oeuvre d’un “collectif de citoyens souhaitant lutter par la transparence et l’information contre les violences policières”, le site internet Copwatch-Nord-Ile-de-France publie des photos de policiers et de gendarmes, ainsi parfois que leurs noms et leurs adresses personnelles. Il a déclenché un émoi chez les forces de l’ordre qui disent craindre pour la vie de certains fonctionnaires.
Dans un communiqué, M. Guéant a “salué” la décision du tribunal qui, “en constatant le caractère injurieux et diffamatoire des propos tenus sur ce site, a entendu mettre fin au grave préjudice dont sont victimes les hommes et les femmes de la police et de la gendarmerie ainsi que leurs familles”.
“C’est une victoire pour l’ensemble des forces de sécurité dont l’honneur et la réputation ont été honteusement salis par des individus utilisant l’anonymat et le mensonge”, a ajouté le ministre dans un communiqué.