Crise grecque : D’Alema dénonce la faillite de la politique d’austérité

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écembre 2010 à Rome (Photo : Filippo Monteforte)

[11/02/2012 11:42:31] BRUXELLES (AFP) L’ancien chef du gouvernement italien, Massimo D’Alema, critique “l’absence de vision” de l’Union européenne et “la faillite de la politique d’austérité” dans la gestion de la crise de la dette grecque, dans un entretien au quotidien belge Le Soir.

“La gestion de la crise grecque est un exemple éclairant de l’absence de vision, de leadership européen. La crise grecque est précisément le résultat du manque d’initiative européen, du manque de solidarité”, a relève M. D’Alema, figure de la gauche italienne, qui fut notamment président du Conseil de 1998 à 2000.

L’Europe est selon lui confrontée “à la faillite de la politique d’austérité. Qui étrangle l’économie. Qui impose des sacrifices insupportables”.

Les ministres des finances de l’Eurogroupe, qui ont reporté jeudi d’une semaine leur feu vert au déblocage d’une aide cruciale à la Grèce en exigeant qu’Athènes revoie ses mesures d’austérité, “ont eu un langage très dur. Un message qui n’est pas acceptable”, a dénoncé M. D’Alema.

L’Union européenne ne “doit pas être le Fonds Monétaire international des années 1970, celui qui imposait des plans drastiques en Amérique latine”, juge M. D’Alema.

Tout en espérant que les pays de la zone euro puissent trouver un accord sur l’aide à la Grèce, cette expérience montre selon Massimo D’Alema que “nous avons besoin d’un changement profond, de réorienter les politiques européennes”, vers “la relance, l’emploi , la solidarité” ainsi qu’une gestion commune de la dette publique des pays de la zone euro, avec notamment des euro-obligations, ainsi qu’une taxe sur les transactions financières.

Selon lui, la politique menée actuellement en Europe n’est pas celle “de l’Europe véritablement… mais de l’Europe conservatrice, de droite”.

En mars, M. D’Alema entend présenter à Paris avec le candidat socialiste à la présidentielle française François Hollande et le Premier ministre belge, le socialiste Elio Di Rupo, une “déclaration commune” sur l’Europe, a-t-il par ailleurs annoncé.