Berlin met la pression sur Athènes, appelle à mettre en oeuvre les réformes

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Allemagne, le 13 janvier 2012 (Photo : Marcus Brandt)

[11/02/2012 20:39:49] BERLIN (AFP) Les ministres allemands des Finances et des Affaires étrangères, Wolfgang Schäuble et Guido Westerwelle, ont accentué la pression sur la Grèce dans deux entretiens à paraître dimanche, jour où le parlement grec doit se prononcer sur un nouveau plan d’austérité.

“Les promesses de la Grèce ne nous suffisent plus. Ils doivent, lors d’un nouveau programme, d’abord mettre en oeuvre les parties de l’ancien programme et économiser”, a déclaré M. Schäuble, dans une interview au journal dominical Welt am Sonntag.

De son côté, M. Westerwelle a martelé: “ce qui compte maintenant ce sont seulement les actes”, dans un entretien à l’hebdomadaire Der Spiegel, dont des extraits étaient disponibles samedi. Et d’ajouter: “Cela ne suffit pas d’adopter des programmes de réformes. Il est également nécessaire de commencer sans attendre la mise en oeuvre de ces réformes. Pas n’importe quand, maintenant.”

Il a exclu tout paiement à l’avance à la Grèce si celle-ci n’appliquait pas dès maintenant les mesures d’économies promises.

“Nous aidons avec plaisir, mais nous ne devons pas donner le sentiment aux autres pays qu’ils ne doivent pas faire d’efforts. Chacun est responsable de soi-même”, a insisté M. Schäuble.

Interrogé sur une sortie des Grecs de l’euro, M. Schäuble a estimé que la balle était dans le camp d’Athènes. “Même en cas de sortie de l’euro, ils resteraient dans l’Europe”, a-t-il dit, tout en insistant sur le fait que l’Europe voulait éviter un départ de la monnaie unique de ce pays.

Quand on lui a demandé si le sauvetage de la Grèce était plus compliqué que la réunification allemande, M. Schäuble a répondu “oui”. Et d’expliquer: “L’idée que l’on doit changer quelque chose, et de manière profonde, doit encore être comprise par beaucoup en Grèce. La réunification allemande est venue car les gens en RDA ne voulaient plus vivre comme avant, mais comme à l’ouest. Notre grand problème alors fut que l’est ne devint pas l’ouest en une nuit”.

Pour M. Schäuble, la Grèce est un “cas à part” dans la zone euro. En comparaison, “le gouvernement portugais fait du bon boulot”, a-t-il dit.

La Grèce, au bord du gouffre financier depuis deux ans, vivra dimanche une nouvelle journée décisive avec le vote du parlement sur un nouveau programme d’austérité qui divise la classe politique et a de nouveau poussé, samedi, des milliers de manifestants dans les rues.