îte mail gmail (Photo : Nicholas Kamm) |
[12/02/2012 19:23:35] TEHERAN (AFP) L’Iran a imposé de nouvelles restrictions pour l’accès à l’internet et bloqué des services de messagerie au cours des derniers jours, une initiative qui pourrait, selon un important député conservateur, “coûter cher au régime”, a indiqué la presse dimanche.
Des millions d’Iraniens n’ont pas pu accéder à leur boîte email, comme le service de messagerie Gmail de Google, celui de Yahoo ou encore Hotmail de Microsoft depuis jeudi, sans aucune explication de la part des autorités, a indiqué le journal Arman.
Mais l’agence de presse Mehr a indiqué que les restrictions ne touchaient pas seulement les services de messagerie.
“Cela fait déjà un certain temps que les usagers de l’internet (en Iran) ont des difficultés pour accéder à des sites internet intérieurs ou d’actualité tout comme à des moteurs de recherche étrangers et à des services de messagerie”, a indiqué l’agence sur son site internet.
Parmi ces difficultés, Mehr cite “une vitesse lente, des pannes et blocages” des sites internet.
Un député conservateur, Ahmad Tavakoli, a mis en cause un nouveau système de filtrage “gênant” estimant que cela devrait être expliqué à la population.
“La nouvelle mesure de filtrage et des coupures d’accès aux services sans aucune information préalable (…) va provoquer la colère parmi la population la plus éduquée”, a-t-il indiqué à Mehr.
“De tels filtrages gênants vont coûter cher au régime”, a-t-il ajouté.
Le contrôle du flux d’informations sur internet est une préoccupation majeure pour l’Iran où quelque 36 millions de personnes sont abonnées sur une population de 75 millions.
L’accès à de nombreux sites très populaires comme Facebook, Twitter et Youtube est bloqué en Iran.
Début 2011, l’Iran a mis sur pied une unité spécialisée de la police pour lutter contre la “cybercriminalité” notamment sur les réseaux sociaux, très utilisés par l’opposition et les dissidents.
L’internet a joué un rôle majeur dans la vague de protestation anti-gouvernementale qui a touché l’Iran après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009.
Téhéran bloque également la plupart des sites internet étrangers, accusant les médias occidentaux de participer à un complot visant la République islamique et mené par les Etats-Unis, Israël et l’Europe, avec en tête la Grande-Bretagne.