Créé à l’origine, en 1985, par l’ancien ministre des Finances de Bourguiba, Mansour Moalla, comme une sorte de club privé d’hommes d’affaires, l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), présidé depuis 16 ans –et jusqu’en juin 2012- par Chakib Nouira, s’interroge aujourd’hui sur le rôle qui devrait être le sien au cours des années à venir, tant en Tunisie que dans le reste du Maghreb. Pour alimenter la réflexion sur cette question et préparer la prise de décisions par la nouvelle direction qui doit être élue en juin prochain, l’IACE a chargé un groupe d’experts de proposer une stratégie de développement tant en Tunisie qu’à l’échelle régionale, l’organisation et le mode de gouvernance appropriés, et les moyens humains et financiers adéquats devant être mobilisés pour en permettre la mise en œuvre. Avec un budget annuel de près de 1,7 million de dinars, l’IACE compte un staff administratif de 17 personnes et une vingtaine d’experts et consultants contractuels.
Depuis, l’IACE a pris de l’envergure pour s’apparenter de plus en plus au fil des ans à un véritable think tank dont le rendez-vous annuel (Les Journées de l’Entreprise, organisées au mois de décembre de chaque année) est très couru par les hommes d’affaires tunisiens et –depuis quelques années- maghrébins et étrangers.
Au fil des ans, le noyau initial s’est en effet enrichi de nouvelles entités venues apporter de nouveaux services aux chefs d’entreprise. Dernier-né en date, IACE Web TV, lancée en novembre dernier, destinée à «propager la culture d’entreprendre à travers des programmes innovants et des termes faciles à comprendre par tous (étudiants, jeunes diplômés, chômeurs)». Auparavant, l’Institut arabe des chefs d’entreprise s’est doté de centres de Veille, Intelligence, Alerte et Prospective (CVIAP), de gouvernance d’entreprise et, enfin, de formation.
Parallèlement, à mesure qu’il grandissait et que son offre s’étoffait, ce think tank a vu le nombre de ses adhérents augmenter de manière exponentielle pour passer de 150 membres en 1985 à plus de 450 en 2009. Cette double montée en puissance continue, quantitative et qualitative, a trouvé son juste couronnement lorsque l’IACE est devenu la première association tunisienne à obtenir le label ISO 9000 en aboutissement de la mise en place d’un système qualité visant le renforcement de l’orientation client.
En juin prochain cet organisme devrait entamer une nouvelle phase de sa vie. La nouvelle direction qui sera élue dans cinq mois aura entre les mains les conclusions et recommandations de l’étude stratégique en cours. Celle-ci devrait soumettre deux plans d’action concernant respectivement un renforcement de la présence –notamment avec l’éventuelle création de représentations régionales- et de l’action de l’IACE en Tunisie pour son déploiement à l’échelle du Maghreb. Le nouveau comité directeur pourra choisir d’accorder la priorité à l’une de ces deux options ou de les mettre en œuvre de manière concomitante et, le cas échéant, mobiliser les moyens –beaucoup plus importants- nécessaires à cela.