à Hambourg, en Allemagne (Photo : Johannes Eisele) |
[13/02/2012 06:58:09] SINGAPOUR (AFP) Les tensions croissantes au sein du secteur de l’aviation, au niveau mondial, à propos de la taxe carbone imposée par l’Union européenne aux compagnies aériennes pourraient provoquer “une guerre commerciale”, a déclaré lundi le patron d’Airbus, Tom Enders.
“Je dois dire que je suis vraiment inquiet des conséquences, en tant que constructeur”, a déclaré le président de l’avionneur européen lors d’une conférence de presse, à la veille du salon aéronautique de Singapour.
“J’ai vu la position de la Chine, de la Russie, des Etats-Unis, de l’Inde, et ce qui a commencé comme solution pour (les questions d’)environnement est devenu une source potentielle de guerre commerciale”, a ajouté Thomas Enders.
La législation européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l’Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l’équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.
A huit euros la tonne de CO2 actuellement, la mesure devrait rapporter 256 millions d’euros en 2012, selon la Commission.
Les compagnies devront s’acquitter de cette obligation au printemps 2013. Si elles ne se plient pas à la loi européenne, elles devront payer des amendes d’un montant de 100 euros par tonne de CO2 et pourront être interdites de vol dans l’Union.
La Chine et les Etats-Unis refusent de se soumettre à cette législation et veulent interdire à leur compagnies aériennes de participer au mécanisme européen d’achat de permis de polluer.
L’Association internationale du transport aérien (IATA), qui représente les compagnies aériennes, conteste vigoureusement cette mesure, estimant qu’elle pourrait déclencher des mesures de rétorsion.
A Singapour, le directeur général de l’IATA a une nouvelle fois mis en garde contre les conséquences de cette législation. “(Le secteur de) l’aviation ne peut pas vraiment se permettre d’être pris au milieu d’un conflit politique ou commercial croissant”, a déclaré Tony Tyler lors de cette conférence de presse.
L’Europe mérite d’être saluée pour être à la pointe des efforts de réduction des émissions de carbone, mais “l’approche unilatérale” du continent “est problématique”, a-t-il estimé.
Mais la Commission européenne récuse les accusations de distorsions de concurrence et prévenu la semaine dernière qu’elle ne reviendrait pas sur cette législation.