L’économie nippone s’est contractée en 2011, rebond espéré cette année

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électronique à Tokyo, le 8 février 2012. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[13/02/2012 08:04:46] TOKYO (AFP) L’économie japonaise s’est contractée au quatrième trimestre d’une année 2011 gâchée par les catastrophes naturelles, les hésitations de la croissance mondiale et la vigueur du yen, mais le gouvernement espère un rebond de l’activité en 2012.

Sur l’ensemble de 2011, le produit intérieur brut (PIB) de la troisième puissance économique mondiale s’est effrité de 0,9%, une nouvelle année de récession pour l’archipel après les reculs subis sur fond de crise financière internationale en 2008 (-1,0%) et 2009 (-5,5%).

Le rebond de 2010 (+4,4%), déjà atténué par un ralentissement de la consommation en fin de période, a été brisé par le séisme et le tsunami du 11 mars, qui ont entravé la production des usines de l’archipel pendant des mois.

Cette catastrophe a non seulement tué 19.000 personnes dans le Tohoku (nord-est) et entraîné un accident nucléaire à la centrale Fukushima Daiichi, mais aussi endommagé des infrastructures et des usines, perturbé la logistique des entreprises et rompu leurs chaînes d’approvisionnement.

La production des constructeurs d’automobiles et des fabricants d’électronique a plongé au printemps, précipitant le Japon dans la récession. Un rétablissement au forceps de l’activité de ces secteurs stratégiques a permis au pays de renouer avec la croissance pendant l’été, mais cette reprise a été freinée à l’automne par des vents contraires.

Le PIB s’est au final replié de 2,3% en rythme annualisé entre octobre et décembre (de 0,6% en rythme trimestriel).

Habituel moteur de la croissance de l’archipel au côté de la consommation, les exportations ont nettement diminué, souffrant des conséquences d’inondations en Thaïlande, qui ont désorganisé la chaîne de production des entreprises, ce qui a amoindri leur capacité à vendre vers l’étranger.

La demande mondiale a par ailleurs été fragilisée par la crise d’endettement européenne, limitant les débouchés pour les produits des firmes nippones qui ont pâti, de surcroît, d’un renchérissement du yen nuisant à leurs activités hors du Japon.

La consommation des ménages a en revanche légèrement progressé et les investissements des entreprises (hors immobilier) ont bondi, mais ces facteurs favorables ont été neutralisés par un déclin des dépenses publiques.

Entre le séisme et la fin d’année, l’Etat nippon a pourtant adopté trois rallonges budgétaires totalisant plus de 18.000 milliards de yens (près de 180 milliards d’euros), essentiellement pour financer des travaux de reconstruction post désastre. Une quatrième enveloppe de quelque 2.500 milliards de yens (25 milliards d’euros) a été votée le 8 février.

Ces fonds n’ont cependant pas été largement débloqués sur le terrain jusqu’à présent. Leur distribution dans le courant de 2012 devrait fournir un soutien bienvenu à l’activité, a souligné le gouvernement, qui table aussi sur un redémarrage des exportations portées par une certaine reprise de l’économie mondiale.

Le gouvernement estime que le PIB nippon devrait rebondir de 2,2% au cours de l’année budgétaire d’avril 2012 à mars 2013.