Arabie : détention du blogueur accusé de blasphème renvoyé par la Malaisie

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é de Ryad, le 9 février 2012 (Photo : Fayez Nureldine)

[13/02/2012 10:40:05] RYAD (AFP) Le journaliste et blogueur saoudien Hamza Kashgari, accusé d’avoir tenu des propos blasphématoires sur Twitter, a été placé en détention à son arrivée à Ryad dimanche soir après son rapatriement de Malaisie, rapporte la presse lundi.

Le journaliste avait fui son pays après avoir reçu des menaces de mort.

Il sera poursuivi en Arabie saoudite sous “l’accusation d’apostasie”, a indiqué le quotidien saoudien Arab News en citant des “sources informées”. Son incarcération a été rapportée par d’autres quotidiens, sans plus de détails.

Amnesty International et Human Rights Watch avaient appelé la Malaisie à ne pas le remettre à Ryad, “où il pourrait être exécuté” selon Amnesty.

Hamza Kashgari, qui travaille pour un quotidien local de Jeddah (ouest), avait publié sur Twitter un message adressé au prophète Mahomet le jour anniversaire de sa naissance, qui tombait le 4 février cette année.

“Au jour de ton anniversaire, je ne m’inclinerai pas devant toi (…) j’ai aimé certaines choses en toi mais j’en ai abhorré d’autres, et je n’ai pas compris beaucoup de choses à ton sujet”, a affirmé ce jeune homme dans son tweet.

Ses propos ont provoqué une levée de boucliers sur la Toile tandis que le comité saoudien des fatwas (édits religieux) a affirmé que le tweet constituait “une apostasie”, un crime passible de la peine de mort dans ce pays ultraconservateur.

Un groupe sur Facebook baptisé “le peuple saoudien réclame l’éxecution de Hamza Kashgari” comptait lundi plus de 21.000 membres.

Hamza Kashgari avait été renvoyé dimanche de Malaisie et placé dans un avion pour Ryad sous la garde de responsables saoudiens, avait indiqué à l’AFP un responsable du gouvernement malaisien. Il avait été arrêté dès son arrivé jeudi à Kuala Lumpur, à la suite d’un mandat d’arrêt émis par Interpol à la demande de l’Arabie saoudite.

Des ONG avaient indiqué que le journaliste saoudien était en transit à Kuala Lumpur et que sa destination finale était la Nouvelle-Zélande.

La Malaisie et l’Arabie saoudite n’ont pas de traité d’extradition officiel mais ces deux pays musulmans entretiennent des liens cordiaux.