s (Photo : Eric Piermont) |
[13/02/2012 20:50:13] MADRID (AFP) L’agence de notation financière Standard and Poor’s a annoncé lundi avoir abaissé les notes de 15 banques espagnoles, dans le sillage de la dégradation de la note de la dette souveraine de l’Espagne le 13 janvier dernier.
Parmi les 15 banques figurent les plus grands établissements bancaires espagnols dont Santander, BBVA, Bankia et CaixaBank, a indiqué SP dans un communiqué.
Les notes de dix banques ont été abaissées d’un cran et celles de cinq banques de deux crans, a précisé l’agence de notation.
La note de Santander, la plus grosse banque de la zone euro en termes de capitalisation boursière, a été réduite à A+ contre AA- jusqu’ici et celle de BBVA, deuxième banque espagnole, à A contre A+ précédemment.
La note de Bankia a été dégradée à BBB- contre BBB+ précédemment et celle de CaixaBank a été abaissée de A à BBB+.
“Nous prévoyons que la profitabilité du système bancaire espagnol reste en dessous de sa moyenne historique sur le moyen terme alors que les banques (de ce pays, ndlr) continueront à opérer dans un environment économique et financier défavorable”, a expliqué SP dans son communiqué.
Standard and Poor’s avait abaissé le 13 janvier dernier de deux crans, à A, la note de la dette souveraine de l’Espagne, un des pays les plus fragilisés par la crise de la dette en zone euro, en l’assortissant d’une perspective négative.
L’agence avait alors précisé que cette perspective signifie qu’il y a au moins une chance sur trois que la note soit de nouveau baissée en 2012 ou 2013, notamment si le gouvernement ne réforme pas le marché du travail pour faire baisser le chômage très élevé.
L’agence d’évaluation financière Fitch a également dégradé lundi les notes des quatre premières banques espagnoles, réitérant son pessimisme pour la situation économique du pays.
La note de Santander a été ainsi abaissée de deux crans, tandis que celles de BBVA, Bankia et CaixaBank le sont d’un cran, la plupart avec perspective négative, ce qui pourrait mener à de nouvelles dégradations à moyen terme.
Ces décisions sont la suite de la récente dégradation de deux crans, par Fitch, de la note souveraine de l’Espagne, a expliqué l’agence dans un communiqué.
“Il y a un lien étroit entre les risques de crédit (et donc les notes) d’un pays et de ses banques et il est inhabituel que des banques soient mieux notées que leur pays”, a souligné Fitch.
Fitch a expliqué s’attendre “à aucune croissance du PIB en Espagne en 2012 et une croissance de 1% en 2013, à un chômage qui demeurera élevé, autour de 23%, et à un marché immobilier qui restera une source d’inquiétudes à long terme”.
Le secteur bancaire espagnol est fragilisé depuis l’éclatement en 2008 de la bulle immobilière, à laquelle il s’était fortement exposé.
Les principales banques du pays ont d’ailleurs annoncé la semaine dernière leur intention de réaliser en 2012 pour plus de 10 milliards d’euros de provisions, afin de se protéger de leurs mauvais actifs immobiliers.
Elles réagissaient ainsi à l’approbation, quelques jours plus tôt, par le gouvernement espagnol, d’une réforme exigeant des banques qu’elles réalisent d’ici un an (deux en cas de fusion) des provisions et une réserve de capital, pour 50 milliards.
Cette somme doit leur permettre de faire face à la possible perte de valeur de leur patrimoine immobilier.