Record historique à l’exportation pour les vins et spiritueux français

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à Saint-Emilion dans la région de Bordeaux (Photo : Jean-Pierre Muller)

[14/02/2012 15:51:55] PARIS (AFP) Les vins et spiritueux français ont battu en 2011 leur record historique d’exportations en dépassant pour la première fois les 10 milliards d’euros grâce principalement aux ventes de Bordeaux, Cognac et champagne, selon les professionnels qui misent sur une année 2012 stable.

L’excédent dégagé par le secteur (8,6 milliards d’euros, +9% sur un an), est le deuxième plus important de la balance commerciale de la France, derrière l’aéronautique (17,7 milliards, -2%) et devant les parfums et cosmétiques (8,3 milliards, +2%), a souligné mardi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).

“Nous avons fait une bonne année grâce à une bonne demande et des stocks plutôt bas” chez les revendeurs, a précisé le président de la FEVS, Louis Fabrice Latour, lors d’une conférence de presse. Toutes les régions du monde sont en croissance y compris l’Europe, même si la hausse y est moindre.

“Le secteur a plutôt bien encaissé le retour à une situation de crise” économique, a jugé M. Latour. Le début de 2012 ayant été “normal” en termes de commandes, les professionnels tablent sur une stabilité des ventes, autour de 10 milliards d’euros pour l’ensemble de l’année.

“Nous n’avons pas noté le syndrome de 2009 où la filière avait décroché dès le début de l’année”, a affirmé M. Latour.

“Nous n’avons pas beaucoup de visibilité” mais les professionnels ne “prévoient pas de catastrophes” pour 2012, a renchéri Philippe Casteja, représentant des vins de Bordeaux à la FEVS.

Au record historique de 2011, M. Latour a toutefois apporté un “seul bémol”: la hausse des exportations est due principalement à une augmentation des prix (+10,5%) et non pas à une progression des volumes (+2,4%).

Au début des années 2000, par exemple, les expéditions de caisses de bouteilles (volumes, NDLR) ont été plus importantes.

Pour M. Latour, le secteur des vins a des “difficultés” à “reconquérir les marchés traditionnels” où la concurrence est forte et l’ambiance morose en raison de la crise.

En Allemagne et au Royaume-Uni, principaux débouchés européens pour le vin français, le chiffre d’affaires a certes augmenté, mais les volumes peinent et sont même en baisse outre-Manche.

En Belgique, troisième destination européenne pour le secteur, tous les voyants sont au rouge, tant le chiffre d’affaires (-7%) que les expéditions (-6%).

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Un verre de Cognac (Photo : Jean-Pierre Muller)

Les Etats-Unis ont connu “le rebond le plus spectaculaire”, s’est en revanche félicité M. Latour. La crise avait fortement affecté les ventes de champagne qui ont repris des couleurs (+18,6% en valeur, +12,2% en volume).

Les exportateurs français de vins ont réussi à imposer des hausses de prix mais les volumes eux n’ont pas suivi. Sur le marché américain aussi, la France peine à gagner des parts de marché.

Le Cognac se porte bien outre-Atlantique, son premier débouché. En 2011, les volumes sont en légère hausse (+2,2%) tandis que les prix restent stables.

L’Asie affiche toujours une croissance spectaculaire. Pour les vins, la Chine et Hong Kong, qui sert souvent de plate-forme de réexpédition vers le continent chinois, deviennent les deux premiers marchés de la région. Ils devancent désormais le Japon.

Vins et spiritueux confondus, l’Asie est désormais la deuxième région d’importation avec un chiffre d’affaires de 2,5 milliards en hausse de 29%. Elle a doublé le continent américain (2,1 mds EUR, +9%). L’Europe reste le premier marché (4,1 mds EUR, +3%).

A elle toute seule, la Chine est devenue en 2011 le 3e pays importateur de vins et spiritueux français derrière les Etats-Unis et le Royaume Uni. En un an, le pays a sauté deux places.