La restauration rapide, marché de 32 milliards d’euros, tient salon à Paris

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Un hamburger

[15/02/2012 09:25:59] PARIS (AFP) Sandwich du boulanger, croque-monsieur au bistrot, pâtes en “box” pour micro-ondes ou encore salade chic et bio au “fast good”, la restauration rapide n’en finit pas de se diversifier et de se développer.

Elle est passée d’un marché de moins de 20 milliards à plus de 32 milliards d’euros en 7 ans.

Et, à l’occasion du salon Sandwich and Snack Show (mercredi et jeudi Porte de Versailles à Paris), la “restauration rapide” aimerait bien qu’on la nomme “vente au comptoir” pour mieux rendre compte de cette diversité. Et, au passage, gommer la connotation “malbouffe” des termes restauration rapide, très associés à “fast food”.

D’autres parlent de “snacking”, pour décrire aussi les rayons des supermarchés garnis de salades composées avec couverts incorporés, de fruits pelés et découpés, de yaourts et autres desserts vendus à l’unité. Bref des produits prêts à consommer ou prêts à réchauffer.

Evalué à 19,7 milliards d’euros en 2004, le marché a atteint 32,7 milliards en 2011, selon le cabinet spécialisé Gira Conseil. Soit une croissance de 66,5% (+4,65% en 2011). Et “ce n’est pas terminé”, assure Bernard Boutboul, directeur de Gira Conseil.

D’une part, explique-t-il, parce que ces produits deviennent de meilleure qualité. Aussi parce que le temps de déjeuner continue de se réduire. Ensuite, parce qu’en période de crise la vente au comptoir reste moins chère qu’un restaurant traditionnel. Enfin parce que l’innovation dynamise le secteur.

Bars à soupe ou à pâtes, inconnus il y a 5 ans, essaiment dans les centres- villes et quartiers d’affaires. Les points de vente de sushis (spécialité japonaise à base de riz et de poissons crus) sont plus nombreux que ceux de hamburgers. Apparaissent aussi les bagels (petit pain rond troué au centre), la cuisine au wok, les plats préparés suivant des recettes de chef vendus en bocal à consommer sur place ou à emporter.

– snackable, right snack et snackissime –

Même la très britannique enseigne Pret A Manger, avec ses sandwichs frais au pain de mie, s’attaque au marché français, avec deux établissements à Paris. Et dote son offre d’un jambon-beurre, incontournable dans l’hexagone.

Sans compter les acteurs traditionnels du marché, comme McDonald’s (déjà fort de 1.200 restaurants) qui compte accélérer son développement passant de 30 en moyenne à 40 établissements supplémentaires par an, pour les 3 ans qui viennent.

L’enseigne américaine s’est ouverte aux viennoiseries et aux macarons pour le petit déjeuner et la pause café, et même au service à table pour séduire les Français.

En à peine plus de 3 ans d’existence, les “box” (boîtes en carton contenant des pâtes en sauce, des plats préparés et qui se réchauffent au micro-ondes) ont su s’imposer sur la marché. Il s’en est vendu 30 millions d’unités en 2011, selon Gira Conseil.

Le produit phare de la vente au comptoir reste le sandwich avec plus de 2 milliards d’unités vendues (tous pains et toutes garnitures confondus), soit un marché de 6,62 milliards d’euros. 65% sont à base de baguette.

Pour Rémy Lucas, de l’agence conseil Cate Marketing, trois tendances se dégagent pour les prochaines années : le “snackable” (pour manger vite, simple, nomade, dense), le “right snack” (pour manger raisonné vis-à-vis de sa santé, de son budget, de la planète), le “snackissime” pour manger beau et bon.

Il reste une grande marge de progression en France, notent les observateurs. En Grande Bretagne, un repas sur trois est consommé en dehors du domicile, en Espagne un sur six, en France, seulement un sur sept.