Procter & Gamble vend finalement les chips Pringles à Kellogg

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évrier 2012 (Photo : Joe Raedle)

[15/02/2012 19:10:51] NEW YORK (AFP) Les chips Pringles ont trouvé mercredi un nouveau repreneur avec le fabricant de céréales américain Kellogg qui va débourser 2,7 milliards de dollars, profitant de l’échec de leur rachat à Procter & Gamble par Diamond Foods.

Kellogg, connu surtout pour ses céréales de petit déjeuner, ajoute ainsi une marque emblématique à son éventail d’en-cas, essentiellement des barres de céréales et des biscuits salés.

A l’issue de cette transaction, qui doit être finalisée d’ici le 30 juin, “nos activités de snacks et céréales seront de taille égale”, alors que les céréales dominaient jusqu’à présent, a souligné le PDG de Kellogg, John Bryant, lors d’une conférence d’analystes.

En cédant la seule marque alimentaire qui lui restait, Procter & Gamble (P&G) se recentre quant à lui sur son portefeuille de produits d’hygiène et de cosmétique, qui comprend les couches Pampers, les shampoings Pantene, les rasoirs Gillette ou encore les produits capillaires Fekkai et les parfums Escada.

“Pringles a eu du mal à se trouver une niche ces dernières années malgré de nombreuses innovations, même si la marque a retrouvé une croissance du volume des ventes supérieure à 2% au dernier trimestre”, a commenté la banque Deutsche Bank dans une note.

“Nous nous interrogeons sur la volonté de P&G de garder à long terme d’autres marque à faible croissance, comme les piles Duracell”, a-t-elle ajouté.

La vente de Pringles à Diamond Foods avait été annoncée en avril pour 2,35 milliards de dollars. L’abandon de la transaction a été décidé en accord avec P&G et ne donnera lieu à aucune compensation financière, a fait valoir Diamond Foods dans un communiqué.

Ce groupe californien spécialisé dans les fruits secs et les apéritifs a dû jeter l’éponge alors qu’il se retrouve au centre d’un scandale comptable après la mise au jour d’irrégularités fiscales par lesquelles des revenus ont été imputés aux mauvaises années afin de gonfler les résultats.

En se tournant vers Kellogg, P&G va au final bénéficier de 350 millions de dollars de plus pour la cession de Pringles.

L’action de Procter and Gamble était quasi stable (+0,04% à 64,50 dollars) et celle de Kellogg bondissait de 6% à 53,30 dollars à la mi-séance.

“Cette transaction est logique d’un point de vue stratégique. Pringles ajoute de l’ampleur à l’activité mondiale de snacks de Kellogg, et plus de croissance”, a commenté la maison de courtage RBC Capital Markets.

Elle estime toutefois que la priorité de Kellogg devrait être de “réparer ses problèmes de chaîne d’approvisionnement”, d’autant que les risques portant sur l’intégration de Pringles sont accrus par l’échec du premier projet de fusion.

Les comptes de Kellogg ont souffert ces derniers mois de l’envolée des matières premières de problèmes de qualité. En 2010, Kellogg avait dû rappeler des millions de boîtes de céréales à cause de problèmes de goût et odeurs bizarres.

Kellogg veut financer cette acquisition par endettement à hauteur de deux milliards de dollars mais il s’attend à ce qu’elle ait un effet positif de 0,08 à 0,10 dollar sur son bénéfice par action en 2012.

M. Bryant a reconnu pendant la conférence qu’il faudrait encore “investir dans l’activité pour l’aider à se redresser”.

Kellogg a publié début février un bénéfice annuel en recul de 1,3% à 1,23 milliard de dollars, pour un chiffre d’affaires de plus de 13 milliards.

Il table sur des synergies de quelque 10 millions dès 2012, davantage en 2013 et comprises entre 50 et 75 millions par an les années suivantes.

Pringles réalise un chiffre d’affaires d’environ 1,5 milliard de dollars dans plus de 140 pays.