«Claude Guéant, ministre français de l’Intérieur, a signé la circulaire concernant l’accès au marché du travail des diplômés étrangers de niveau au moins équivalent au master pour éviter que l’on ne dise pas que la France encourage la fuite des cerveaux de leurs pays d’origine, mais la Tunisie qui avait déjà signé un accord avec le gouvernement français à propos de l’immigration concertée n’est pas concernée par cette mesure», a affirmé , à des journalistes tunisiens, Boris Boillon, ambassadeur de France.
La Tunisie et la France avaient en effet signé le 28 avril 2008 un accord sur la gestion concertée des migrations et le développement solidaire. Selon cet accord, l’étudiant tunisien disposant d’une autorisation provisoire de séjour, peut solliciter un emploi pour compléter sa formation professionnelle en France.
La Tunisie compte aujourd’hui 15.000 étudiants en France. Chaque année 5.000 visas étudiants sont délivrés aux jeunes Tunisiens désireux de poursuivre leurs études sur l’Hexagone. La Circulaire signée par le ministre français de l’Intérieur et qui concernerait les diplômés surqualifiés de niveau au moins égal au master 2, qui souhaitent acquérir en France une première expérience professionnelle, viserait, d’après nombre de personnes à durcir les conditions de séjour pour les diplômés étrangers. Elle a même été jugée par les Français résidents en Tunisie «A l’encontre de la politique de rayonnement de notre pays dans le monde et réductrice des opportunités pour les entreprises françaises de s’entourer de cadres appartenant à d’autres cultures, pouvant ainsi les aider à conquérir de nouveaux marchés».
Toutefois, comme expliqué sur le site *Français de Tunisie, selon l’accord de 2008, la situation de l’emploi n’est pas opposable à l’étudiant tunisien qui peut exercer son activité professionnelle dans tous les secteurs. Car les Tunisiens titulaires d’une licence professionnelle sont éligibles à une APS. Les étudiants tunisiens désireux de compléter leur formation par une première expérience professionnelle en France avant leur retour dans leur pays d’origine pourront obtenir un APS de 6 mois renouvelable 1 fois (soit 1 année). Si durant une année, ils n’ont pas trouvé d’emploi, une autre APS de 6 mois non renouvelable leur est délivrée de plein droit. Un étudiant tunisien en France a par conséquent droit à une APS pour une durée totale de 18 mois contre 6 mois seulement pour les autres étudiants étrangers.
Rappelons que nombreux intellectuels et leaders politiques français ont estime la mesure Guéant, contraignante, arbitraire et restrictive.