ésentation des résultats du groupe le 16 février 2012 à Boulogne (Photo : Eric Piermont) |
[16/02/2012 17:04:34] BOULOGNE-BILLANCOURT (AFP) Renault travaille sur un projet de voiture “ultra low cost” dont le prix de vente pourrait tourner autour de 2.500 euros pour conquérir les marchés où son offre actuelle de modèles à bas prix n’est pas adaptée.
Le constructeur automobile français avait dit fin 2011 travailler sur un petit véhicule produit en Inde et destiné à ce marché ainsi qu’à d’autres pays émergents, en coopération avec le japonais Nissan. Mais Renault avait rechigné alors à parler d’ultra low cost.
“Cette nouvelle plate-forme dont on est en train de parler, c’est de l’ultra low cost à vocation mondiale qui va être testée en Inde, mais qui peut être faite partout”, a expliqué jeudi le PDG de Renault et de Nissan, Carlos Ghosn, lors d’une rencontre avec la presse.
Renault, qui vient de faire son retour en Inde après une première tentative malheureuse, teste plusieurs formules pour concevoir ce petit modèle dont le prix pourrait tourner autour de 2.500 euros.
Il pourrait soit le faire seul, soit s’appuyer sur le spécialiste indien de la moto et des trois-roues Bajaj. Son allié Nissan est déjà présent dans l’ultra low cost avec son “Dost” développé avec un partenaire local, Ashok Leyland.
“On travaille avec Ashok, on travaille avec Bajaj, on développe une plate-forme en propre”, a expliqué M. Ghosn, pour qui l’important est qu’une de ses trois solutions fonctionne.
Les relations avec Bajaj sont toutefois tumultueuses. Il a dit l’été dernier avoir renoncé à s’allier avec le Français tandis que, pour ce dernier, leur coopération n’est pas morte.
Concurrencer l’entrée de gamme en Inde
Cette nouvelle plate-forme de production permettrait de compléter l’offre à bas coûts actuels du français, qui rencontre un vif succès avec sa gamme Entry (la berline Logan et ses dérivés, la berline Sandero et le 4×4 Duster) vendue sous la marque roumaine Dacia en Europe et dans le pourtour méditerranéen et sous la marque au losange ailleurs.
Elle ne répond toutefois pas à toute la demande sur tous les marchés, comme en Inde ou par exemple en Indonésie, selon M. Ghosn. “La gamme Logan, ce n’est pas du low cost dans les pays émergents, c’est le milieu de gamme”, a-t-il expliqué pour justifier le besoin de descendre en prix.
Le groupe indien Tata vend sa Nano, présentée comme la voiture la moins chère du monde, à 2.500 dollars.
“C’est un objectif de pouvoir aller accrocher des voitures qui sont à 2.500 euros”, c’est-à-dire l’entrée de gamme en Inde, “mais ça n’est pas le seul objectif”, a poursuivi M. Ghosn.
“C’est une plate-forme qui est en dessous de Logan et qui en terme de prix va permettre de labourer bien en dessous”, a-t-il encore insisté.
En attendant que ce projet n’aboutisse, Renault a lancé une vaste offensive sur le marché indien, qui est l’un des trois piliers de sa stratégie internationale avec le Brésil et la Russie.
D’ici la fin de l’année, Renault ambitionne de lancer cinq véhicules sur le marché indien: outre le Duster et la berline Fluence, il commercialisera son 4×4 Koleos, la citadine Pulse et un dernier modèle.
Cette stratégie a été mise sur pied après l’échec en 2010 de la société commune qu’il avait créée avec le groupe indien Mahindra pour fabriquer la Logan. Ce modèle avait été lancé en 2007 mais ses ventes n’ont pas atteint le succès escompté, certains experts critiquant le design de cette voiture à bas coût.