ège du FMI à Washington (Photo : Tim Sloan) |
[16/02/2012 17:54:18] WASHINGTON (AFP) Le gouvernement des Etats-Unis ne souhaite pas augmenter sa contribution aux ressources du Fonds monétaire international et compte sur l’Europe pour régler ses propres problèmes, a indiqué jeudi au Sénat la sous-secrétaire au Trésor, Lael Brainard.
“Si le FMI doit continuer de jouer un rôle constructif en Europe, ses ressources ne peuvent pas se substituer à un pare-feu et à une réponse solides et crédibles de la part de l’Europe”, a affirmé Mme Brainard dans une déposition devant les parlementaires.
“Il est dans les capacités des Européens de gérer les défis auxquels est confrontée l’Europe et notre gouvernement a été clair avec ses partenaires internationaux sur le fait que nous ne cherchons pas de financement supplémentaire pour le FMI”, a-t-elle ajouté.
Le Congrès avait voté en 2009 un prêt de 100 milliards de dollars pour augmenter les ressources prêtables de l’institution. La majorité républicaine qui a pris le contrôle de la Chambre en 2010 non seulement s’oppose à l’idée de débloquer plus d’argent pour le FMI mais souhaite en plus revenir sur ce prêt.
Les sénateurs républicains présents se sont dits satisfaits des propos de Mme Brainard.
“J’apprécie énormément le ton que vous avez adopté vis-à-vis du FMI (…) Chaque fois qu’ils sentent qu’ils pourrait y avoir des financements supplémentaires qui arrivent, ils pourraient abaisser le degré de fermeté de ce qu’ils essayent de pousser l’Europe à faire et je vous remercie beaucoup pour cela”, lui a dit le sénateur Bob Corker.
Son collègue Richard Shelby est allé plus loin. Pour lui, le FMI et l’Union européenne financent la Grèce mais “la Grèce ne peut pas rembourser cet argent, il n’y a aucun moyen de le rembourser. A moins qu’ils ne déprécient leur monnaie et ils ne peuvent pas le faire”.
Sans prendre parti sur cette question, le sous-secrétaire d’Etat chargé des Affaires économiques, Robert Hormats, lui a concédé que la Grèce et d’autres pays européens en crise allaient devoir faire des efforts considérables pour se redresser.
“C’est tout à fait faisable mais c’est très difficile. Et cela exige une direction politique forte et une reconnaissance par les citoyens de ces pays du fait que l’argent seul n’est pas la réponse, qu’ils doivent faire des changements très importants au niveau national pour être compétitifs”, a-t-il souligné.
Le FMI a indiqué en janvier être à la recherche des sommes nécessaires pour accroître ses ressources prêtables de 500 milliards de dollars pour faire face à la crise de la dette dans la zone euro et ses retombées.
Mme Brainard a contesté que l’institution ait besoin de cet argent. “Nous estimons que le FMI a des ressources adéquates et nous ne voyons pas de nécessité pour les Etats-Unis d’apporter des ressources supplémentaires au FMI à ce stade”, a-t-elle expliqué.
Jusqu’ici, le Fonds n’a reçu d’engagement que de la part de la zone euro, qui a promis en décembre 150 milliards d’euros (195 milliards de dollars).
Les ministres des Finances des pays riches et émergents du G20 doivent discuter de la question lors d’une réunion prévue les 25 et 26 février à Mexico.