Un dirigeant conservateur allemand suggère à la Grèce de quitter l’euro

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à Munich, en Allemagne (Photo : Christof Stache)

[17/02/2012 09:33:41] BERLIN (AFP) La Grèce devrait choisir d’elle-même de quitter la zone euro “si elle n’est pas disposée ou pas en mesure de remplir ses engagements”, a estimé dans un entretien au magazine Spiegel diffusé vendredi un cacique des conservateurs allemands.

Horst Seehofer, chef du parti conservateur bavarois CSU allié du CDU d’Angela Merkel au sein du gouvernement, a également laissé entrevoir un “non” des députés de son camp lors d’un vote au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, sur de nouvelles aides à la Grèce le 27 février.

“Un +non+ est toujours envisageable si les mesures décidées ne sont pas mises en oeuvre”, a déclaré M. Seehofer au magazine à paraître lundi, selon un extrait diffusé à l’avance.

Pour lui, deux conditions sont indispensables à un aval au nouveau plan d’aide: “premièrement la notation AAA de l’Allemagne ne doit pas être mise en péril par les aides; et deuxièmement, chaque nouvelle tranche (d’aide) doit être accompagnée de réformes concrètes de la part du gouvernement grec”, a dit M. Seehofer, qui est également chef du gouvernement de Bavière.

Les déclarations de responsables allemands sur la Grèce, scrutées avec attention sur la scène européenne et à Athènes, se suivent mais ne se ressemblent pas toujours. Angela Merkel insiste régulièrement sur le fait qu’elle fera tout pour aider la Grèce, et pour qu’elle reste dans la zone euro.

Son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, même s’il souligne souvent son respect pour les sacrifices exigés du peuple grec, insiste plus souvent sur les conditions attachées aux aides.

Les partenaires des conservateurs, CSU et FDP libéral, adoptent quant à eux volontiers une ligne plus dure. M. Seehofer avait même suggéré un référendum sur la Grèce, une idée toutefois rejetée par son parti.

Un vote négatif du Bundestag le 27 est très peu probable, les partis d’opposition social-démocrate (SPD) et Verts étant favorables au soutien à Athènes.

Vendredi, le Premier ministre français François Fillon, interrogé sur le fait que certains en Allemagne mais aussi en Finlande et aux Pays-Bas évoquaient ouvertement la possibilité d’une faillite d’Athènes, a estimé que “jouer le défaut de la Grèce” était “tout à fait irresponsable”.

Interrogé sur la radio RTL, il a souligné qu’il n’y avait aucune “divergence” entre Paris et Angela Merkel, même si “des voix différentes” se font entendre à Berlin.