LD Lines a repris le flambeau de Seafrance sur la ligne Calais-Douvres

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ère navette entre Calais et Douvres, le 17 février 2012 dans le port français (Photo : Philippe Huguen)

[17/02/2012 16:05:03] CALAIS (Pas-de-Calais) (AFP) La compagnie de ferries LD Lines a inauguré vendredi sa liaison Calais-Douvres, sur laquelle elle succède à la compagnie SeaFrance, liquidée en janvier et dont le nombre d’anciens marins repris par LD Lines fait l’objet d’une bataille de chiffres.

Le “Norman Spirit”, navire de LD Lines, a quitté le port de Calais peu après 12H15, sous une présence policière discrète. Seuls quelques pêcheurs et des badauds profitant du soleil étaient présents sur la jetée lors de l’appareillage du navire.

En début d’après-midi, quelques voitures de membres de la CFDT sont passées en klaxonnant devant le guichet de LD Lines, une cinquantaine de CRS se sont mis en place à proximité du terminal, mais aucun heurt n’était à déplorer, selon une source portuaire.

Louis-Dreyfus Armateurs assure avoir embauché 130 personnes, dont “115 ex-SeaFrance” pour assurer cette nouvelle liaison, mais ce chiffre est contesté à la fois par le mandataire judiciaire de SeaFrance et par la CFDT.

“35 sédentaires de la société qui vient d’être liquidée ont été embauchés, et pas 100 comme on l’entend dire”, les autres personnes embauchées pouvant être “des gens qui ont travaillé trois jours chez SeaFrance il y a 20 ans”, a déclaré à l’AFP Guillaume Foucault, porte-parole du mandataire judiciaire de SeaFrance Stéphane Gorrias.

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énéral de LD Lines et le secrétaire général de la compagnie, Antoine Person, le 17 février 2012 à Calais (Photo : Philippe Huguen)

“Nous maintenons que 130 personnes ont été embauchées, dont 115 ex-SeaFrance, les 15 personnes restantes étant les anciens collaborateurs de Louis-Dreyfus à Boulogne”, a martelé de son côté Christophe Santoni, directeur général de LD Lines au cours d’un point de presse à Calais.

“Nous ne faisons aucune différence entre des salariés licenciés au cours d’un plan social précédant la liquidation” et ceux licenciés après la liquidation, a-t-il dit.

“Sur la liste d’équipage du Norman Spirit, il y a trois anciens de SeaFrance, un commandant et deux marins. Rajoutés aux 35 sédentaires, ça fait 38. Ce chiffre va certainement légèrement augmenter dans les jours qui viennent, mais pour l’instant, c’est 38, c’est pas 115, ni 300, ni 460, ni 620”, a insisté de son côté Didier Cappelle, secrétaire général CFDT Maritime Nord.

Ce syndicat – contre lequel une procédure de radiation a été entamée par la CFDT – a pour projet de mettre en place une Scop (coopérative ouvrière) pour desservir la ligne avec d’anciens bateaux de Seafrance qui seraient acquis par la compagnie du tunnel sous la Manche Eurotunnel.

Didier Cappelle accuse Louis-Dreyfus Armateurs (LDA) de vouloir “saboter l’emploi” avant de se retirer “dès qu’elle aura fait la place pour DFDS (armateur danois, ndlr) et ses marins portugais et polonais”.

“Les premiers engagements pris sont aujourd’hui tenus”, a par ailleurs réagi auprès de l’AFP la ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet, évoquant 55 cheminots repris par la SNCF et 16 “reclassés”, ainsi qu’une prime de licenciements de 60.000 euros en moyenne pour les salariés licenciés.

“L’ensemble des salariés a eu une offre SNCF (…) alternative à l’indemnité, il y a eu effet de concurrence”, a assuré la ministre.

Louis-Dreyfus Armateurs a réitéré vendredi son engagement de proposer à terme “300 emplois aux anciens de SeaFrance, dont 230 navigants et 70 sédentaires” par la voix de son secrétaire général Antoine Person.

Un second navire, exploité par LDA-DFDS, devrait arriver “très vite à Calais pour entamer son service”, a précisé M. Person.

Balayant la polémique sur l’embauche des anciens salariés SeaFrance, le directeur général de LD Lines s’est réjoui du “retour d’un navire sous pavillon français sur le détroit” du Pas-de-Calais.

SeaFrance employait 880 personnes en France et 130 au Royaume-Uni.