Free lanceur, c’est quelqu’un qui est entre le salariat et l’entrepreneuriat; c’est un salarié, dans le sens où il vend une compétence à un employeur…mais il est entrepreneur aussi, dans le sens où il est en bonne partie maître de ce qu’il vend: sa compétence.
Cadre d’analyse: environnement et mutations socioéconomiques…
Il faut savoir que nous vivons dans une société, et dans une économie mondiale, qui change à grande vitesse. Il y a ce que les spécialistes appellent une “explosion des savoirs“. Dans ce sens, un free lanceur c’est tout simplement quelqu’un qui détient un savoir-faire… Il sait faire quelque chose que les autres ne savent pas faire (ou qu’il fait mieux que les autres).
Ce qu’on appelle dans le jargon management “un avantage concurrentiel“, terme valable pour les entreprises normalement… Mais justement, avec le nouveau visage de l’emploi qui est en train de se dessiner, on parle aujourd’hui d’avantage concurrentiel même au niveau de la personne, de l’individu. Ce qu’il a à offrir (ou à vendre…) sur le marché du travail doit être différent, supérieur, voire rare à la limite, par rapport à ce qu’offrent les autres.
Les compétences de base ne sont plus suffisantes pour se garantir un emploi. Car même si emploi il y a, avec la concurrence acharnée, demain, l’entreprise peut ne plus avoir besoin de la personne recrutée sur la base de ces compétences. Car elle-même devrait revoir son produit, sa copie, être plus compétitive, parce que par-ci apparaît un nouveau produit, une nouvelle technologie par-là, ou un nouveau comportement du consommateur, etc. La turbulence de l’environnement est telle qu’il devient quasi impossible d’espérer survivre sans cette flexibilité et une adaptabilité constante.
Un nouveau métier…
On parle effectivement de nouveau métier, car avant, il suffisait de faire des études, de longues études de préférence, pour avoir une bonne employabilité. Cette corrélation n’est plus évidente à l’heure actuelle. L’employabilité dépend de la valeur ajoutée par la compétence ou par le savoir (en soi), et non pas de sa qualité intrinsèque. C’est en cela qu’il s’agit de nouveaux métiers. Nouveaux, car des “Free lanceurs“, c’est des gens qui perfectionnent des compétences, généralement issues de leurs domaines de passion personnelle, et qui vont alors travailler à leur rythme, et pratiquement à leurs conditions… vis-à-vis des employeurs qui perdent ainsi du pouvoir. Le rapport de force traditionnel employeur/employé n’est plus valable. Car c’est «l’employé» qui a quelque chose de plus rare à vendre, à savoir sa compétence. Personnelle et très subjective, donc très rare… la rareté étant un facteur d’analyse très pertinent des relations entre agents économiques.
Un gisement d’opportunités pour le jeune de 20 ans
Quand est-ce que nous serons capables de pousser le système et la dynamique sociétale et économique en général, dans notre pays, vers une valorisation des compétences? Voilà la grande question. Aussitôt nous le ferons, aussitôt nos problèmes de compétitivité seront résolus, et le chômage des jeunes (notamment diplômés) résolu en grande partie…
C’est en effet un gisement extraordinaire de possibilités, pour nos jeunes qui sont pour la plupart bourrés de talent, mais qui ne le savent pas: Ils n’en sont simplement pas conscients… ou alors qui n’arrivent pas à donner une visibilité suffisante à ces talents… Visibilité et d’abord prise de conscience de ses propres potentiels… Voilà les deux mots clés à retenir.