Selon une information exclusive du site ladepeche.fr, l’entreprise française Latécoère envisagerait de délocaliser son site de production de la Tunisie vers le Mexique. Un coup dur sur l’emploi en Tunisie, puisque cette entreprise emploie, directement, 900 personnes sur deux sites de production (La Charguia et Fouchana).
Le portail précise que “l’équipementier aéronautique toulousain travaille en toute discrétion sur un projet d’implantation au Mexique afin de délocaliser une partie de la production tunisienne. Selon nos informations, ce sont les remous sociaux qui ont suivi la révolution de jasmin qui ont poussé la direction de Latécoère à travailler sur cette hypothèse“.
A noter que ces deux unités appartiennent à Latelec, filiale à 100% de Latécoère spécialisée dans le câblage aéronautique et les armoires électriques pour les programmes avion d’Airbus (A320, A380…), de Dassault et d’Eurocopter.
Ladepeche.fr rappelle également que “dans la foulée de la révolution tunisienne, les entreprises françaises et notamment toulousaines ont dû faire face à des débrayages et des revendications salariales fortes. La presse locale rapporte les chiffres de 20 à 25% de hausse de salaires qui seraient réclamées par les syndicats UGTT“.
Cependant, ce n’est pas seulement la révolution du jasmin qui serait la cause de la volonté de Latécoère d’envisager ce départ de la Tunisie. En effet, une source proche du dossier a affirmé au portail ladepeche.fr que “Latécoère cherche bien à sécuriser sa production trop soumise depuis plusieurs mois aux mouvements revendicatifs locaux, avec une option pour le Mexique“. Et ce d’autant plus qu’“une telle délocalisation de charges présente de nombreux avantages pour Latelec. Tout d’abord, l’industriel assurerait une double source d’approvisionnement (Tunisie et Mexique) à Airbus et ses autres clients au moment où les cadences de production ne cessent d’augmenter“, assure la même source.
“Ensuite, elle permettrait à Latelec de s’installer en zone dollar et de travailler en «dollar natif» et s’affranchirait ainsi des fluctuations de change. Enfin, une implantation au Mexique permettrait à Latécoère de se rapprocher physiquement du marché nord-américain et ainsi s’ouvrir les portes d’un des premiers marchés aéronautiques. Le Mexique est une terre de choix pour les industriels français du secteur puisque Safran et sa filiale de câblages aéronautiques Labinal s’y sont déjà installés. On retrouve tous les acteurs clefs comme Bombardier, Goodrich, etc. Au total, 300 manufacturiers aéronautiques sont sur place“.
Après Yazaki, probablement Leoni et bien d’autres, le départ de Latécoère de la Tunisie serait une catastrophe sur l’image de la Tunisie, même si du côté des politiques, notamment à la FIPA, on trouvera toujours une voix qui nous dira, «qu’ils partent, mais d’autres viendront».
Alors question: La révolution du 14 janvier serait-elle en train de faire fuir les entreprises étrangères du site Tunisie? Espérons que non…
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