Les 4èmes journées de l’immobilier se sont déroulées, ce 21 février 2012, avec la participation de plusieurs professionnels et experts du secteur du bâtiment et de l’immobilier venus nombreux pour débattre des enjeux et perspectives du secteur en Tunisie avec une question principale, «comment concevoir l’immobilier de demain?» en axant sur l’innovation énergétique.
Selon Fethi Hanchi, de l’Agence national de maîtrise de l’énergie (ANME), le secteur du bâtiment consomme 27% de l’énergie en Tunisie. Et aucune stratégie n’est établie, il sera en tête de liste en 2030. Au niveau mondial, il consomme le tiers de la consommation en énergie finale. C’est dire le challenge que représente ce secteur à l’avenir. De quoi voir l’intérêt des recherches dans l’innovation énergétique dans le bâtiment.
Le représentant de la Coopération technique allemande (GIZ) a affirmé que l’objectif est de faire des bâtiments des unités de production d’énergie, ce qui permettra de réduire la facture énergétique et atteindre un niveau de confort intérieur pour le consommateur.
Concours d’architecture…
L’aspect architectural est aussi très important dans la mesure où il est primordial dans la mise en place de plans de maîtrise de l’énergie. Il y a aussi l’aspect social qui doit être bien étudié, selon Faouzi Ayadi, directeur d’Invest Consulting et organisateur de l’événement. «Il faut concevoir de nouveau la dimension sociale de l’immobilier. Avec la multiplication des immeubles et des appartements, il convient de repenser les espaces communs, le rôle du syndic, etc.».
Pour cela, Invest Consulting se propose de lancer un concours national d’architecture pour la conception d’un centre de recherche écologique. Il s’agit d’un bâtiment qui répond en forme et en contenu aux exigences de la maîtrise de l’énergie.
Le concours sera ouvert pour les étudiants en architecture, qui suivront des cours en la matière, dans une première étape. Ils auront, ensuite, à proposer des idées de projet, encadrés par un conseil scientifique constitué d’experts dans le domaine mais aussi d’institutions publiques.
Selon M. Ayedi, les résultats du concours seront publiés en début 2013. Le but est de convaincre l’Agence foncière de l’habitat “AFH” d’adopter le projet qui s’établira sur un terrain de 3.000 m² aux jardins de Tunis.
Problématiques…
D’un autre côté, il faudrait axer sur l’évolution sur les métiers affiliés au secteur, essentiellement le promoteur immobilier et l’agent immobilier. Pour le premier, il existe une problématique de l’offre et de la demande. Les immeubles de standing et haut standing ne répondent pas toujours aux exigences du consommateur en termes de maîtrise de l’énergie ou d’architecture.
Pour le deuxième, la problématique est la même et l’embarras de proposer à son client une offre qui réponde à ses expectations. Selon Chokri Keskes, président de la Chambre syndicale des agents immobiliers, le métier connaît l’un de ses temps les plus difficiles, avec l’entrée de marques étrangères sur le marché, et qui risquent de présenter une concurrence réelle aux professionnels tunisiens.
Pour M. Ayedi, les franchises étrangères constituent un défi pour les agents immobiliers locaux. «Comment peut-il confronter la concurrence alors qu’il est outillé de techniques assez classiques. Comment il va s’adapter?», lance-t-il.
M. Keskes indique que l’entrée de ses marques n’a pas encore été identifiée et qu’il est du rôle du ministère du Commerce d’étudier cette question. La Chambre syndicale est, d’ailleurs, en train de préparer un projet de loi pour combler les lacunes présentes dans l’ancienne loi concernant la franchise mais aussi les tarifs.
Il souligne qu’une Instance nationale des agents immobiliers sera créée pour se charger de proposer des axes de travail pour l’amélioration des prestations de l’agent immobilier en Tunisie.
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