évrier 2012 à Lisbonne (Photo : Francisco Leong) |
[21/02/2012 17:01:32] LISBONNE (AFP) L’opposition portugaise de gauche a plaidé mardi pour un allongement du plan d’aide accordé au Portugal par l’UE et le FMI, en échange d’un programme d’austérité, lors d’une réunion avec les représentants des créanciers du pays.
Pour leur part, les députés de la droite au pouvoir ont indiqué à l’issue de la réunion que les bailleurs de fonds avaient souligné les résultats positifs déjà obtenus par ce programme de rigueur.
“Nous avons dit à la Troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) … que nous devons avoir plus de temps pour respecter les objectifs fixés”, a déclaré à la presse le député socialiste Pedro Marques, qui a participé à la réunion avec les représentants des créanciers.
“Le Portugal est engagé, et le Parti socialiste l’a redit de manière claire, à respecter le programme, mais pour cela nous devons disposer du temps nécessaire pour faire les choses et non appliquer une logique de surdose d’austérité”, a-t-il ajouté.
La Troïka a entamé la semaine dernière sa troisième mission d’évaluation des mesures mises en oeuvre par le gouvernement de centre-droit en contrepartie d’une aide de 78 milliards d’euros accordé en mai dernier.
L’enjeu de cette nouvelle mission est notamment l’obtention d’une nouvelle tranche d’aide de 14,9 milliards qui viendront s’ajouter aux 40 milliards déjà versés.
Mais des craintes sont récemment apparues selon lesquelles le pays pourrait être contraint de demander soit une rallonge, soit une extension du programme d’aide, voire une restructuration de sa dette.
Le député socialiste a rappelé en outre que la mise en oeuvre du programme d’aide avait des effets négatifs sur l’économie qui, selon les prévisions officielles, devrait se contracter cette année d’au moins 3% avec une hausse spectaculaire du chômage. Il s’est établi à 14% au quatrième trimestre 2011.
De leur côté, les députés d’extrême gauche ont réaffirmé à la Troïka leur désaccord avec le programme d’austérité.
La Troïka “ne voit pas que la situation du pays a empiré et n’envisage pas de changer de voie. Cette obstination va coûter cher aux Portugais et au pays”, a fait valoir Joao Semedo, député du Bloc de gauche (extrême gauche).
En revanche, les députés de droite au pouvoir ont indiqué à l’issue de la réunion avec la Troïka que les bailleurs de fonds du Portugal avaient souligné les résultats positifs déjà obtenus par le programme de rigueur.
“Le résultat sera positif et va contribuer à renvoyer une bonne image du Portugal sur le plan international, celle d’un pays qui fait ce qu’il faut pour respecter ses engagements”, a estimé le député Miguel Frasquilho, du Parti social démocrate (PSD, centre-droit).
La Troïka “a rappelé que les chances de croissance du pays sont à présent plus importantes” que l’année dernière, a observé en outre le député du CDS (Centre démocratique et social, droite) Adolfo Mesquita Nunes.